DISCUSSION ET CONCLUSION. L'augmentation de la fertilité chez tous les animaux présentant des durées de chaleur de plus de 24 heures, n'est pas due comme nous l'avions supposé (4) à un apport de sperma- tozoïÏdes plus important, puisqu'elle persiste lorsque les brebis re- çoivent le même nombre de spermatozoïÏdes (essai III). On peut donc conclure à une relation étroite entre la fertilité d'une brebis et sa durée d'oestrus. L'ovulation se produisant en général moins de trente heures après l'apparition de la chaleur (5) (6) et la durée de survie des ovocytes dans les voies génitales étant inférieure à seize heures (7), on peut penser que les animaux présentant des durées d'oestrus de moins de 24 heures sont inséminés pendant une période "efficace" plus courte et que, dans ce cas, les chances de fécondation sont moins élevées. Cependant on ne connaît pas avec précision la rela- tion entre le moment d'ovulation et la durée d'oestrus chez la bre- bis. De toute façon, les spermatozoïdes déposés plus de 48 heures après le début des chaleurs n'ont sans doute plus une grande utilité. Il ne semble donc pas nécessaire d'intervenir au-delà de cette pé- riode. C'est ce aue confirment les résultats de nos expériences (essais I et II - 75,3 % de M.B. vs. 75,8 %). L'augmentation de la durée d'oestrus s'accompagne aussi d'une amélioration de la prolificité. Cette relation, déjà suggérée par DUNLOP et TALLIS (8) chez les brebis Mérinos, apparaît nettement dans la race Lacaune. Ce phénomène pourrait s'expliquer par l'action combinée de deux facteurs : d'une part un taux d'ovulation plus éle- vé chez la femelle (2), d'autre part un nombre d'interventions plus important, les deux ayant pour effet d'augmenter la probabilité de rencontre des gamètes et d'améliorer ainsi la fertilité. La durée de l'oestrus étant liée à la fertilité et au taux d'o- vulation, peut être considérée comme un élément d'appréciation de la valeur reproductrice d'une brebis. Elle pourrait donc servir éven- tuellement de critère de sélection et présente un grand intérêt du point de vue pratique. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES. (1) HAMNOND J., 1921. J. Agric. Sci., 6 : 263. (2) LOPYRIN A.I., LOGINOVA N.V., 1960. L'insémination Artificielle des Brebis. SEL'KHOZGIZ. MOSCOU. (3) Ces expériences ont été réalisées grâce à une étroite collabo- ration entre l'I.N.R.A., la Confédération Générale des Producteurs de lait de brebis et des Incustriels de Roquefort et la Société des Caves de Roquefort. (4) COLAS G., DAUZIER L., COUROT M., ORTAVANT R., SIGNORET J.-P., 1968. Ann. Zootech., 17 (1) : 47-57. (sous presse). (5) PARSONS S.D., HUNTER G.L., RAYNER A.A., 1967. J. Reprod. Fert. 24 ; 71-5D. (6) ZELTOBRJUH N.A., RAK L.P., 1964. Ovtsevodstvo., 10 (8) : 8. (7) DAUZIER L., WINTEMBERGER S., 1952. Comptes-Rendus de la Société de Biologie., 146 : 660-663. (8) DUNLOP A.A., and TALLIS G.M., 1964. Austr. J. Agrie. Res., 15 (2) : 282-288. 1018