( !% ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le tér Note de M. J. Huían, présentée par M. Balard. « Suivant des expériences déjà anciennes (i), lorsque l’on traite l’essence de térébenthine par de son poids d’acide sulfurique et que l’on distille plusieurs fois sur cet acide, on obtient un liquide inactif sur la lumière polarisée. Ce corps, auquel on a donné le nom de térébène, possède l’odeur du thym, bout vers 160 degrés et se combine avec l’acide chlorhydrique pour donner naissance à un sous-chlorhydrate liquide (G10H16)%HC1. » Telles sont les idées qui ont cours dans la science; je vais montrer que le corps ainsi obtenu n’est qu’un mélange de cymène et de véritable térébène queje suis parvenu a isoler (2) et qui, à l’état pur, ne présente pas les caractères précités. ' » Préparation du terébène. — J’ai eu recours, pour la transformation de l’essence de térébenthine en térébène, à l’action de l’acide sulfurique concentré, signalée pour la première fois par M. Sainte-Claire Deville. De !essence bien rectifiée bouillant de i56 à 160 degrés est traitée par ^ d’acide sulfurique; on distille, jusqu’à 25o degrés, et le liquide, lavé à la soude caustique et séché, subit une série de traitements semblables ; après cinq à huit opérations successives, on obtient un produit complètement inactif (3). Chaque distillation est accompagnée d’un dégagement abondant d’acide sulfureux, avec formation d’une quantité correspondante d eau. Cette reaction est importante à noter, car elle nous permettra d expliquer la formation du cymène dans les produits de la réaction. » L’ensemble des liquides obtenus, soumis à de pénibles fractionnements qui durent plusieurs semaines, se résout : i° en térébène, bouillant de i55 à x56 degrés; 20 en cymène de 174 à 176 degrés; 3° en une matière camphrée, passant vers 200 degrés ; 4° en colophène, bouillant de 3x8 à 320 degres ; 5° en substances supérieures au colophene et presque solides. Les produits recueillis entre i55 et i85 degrés ont été, au préalable, traités par le sodium pour les débarrasser des composés oxygénés et sulfurés qu’ils contiennent, puis fractionnés, avec un grand soin, pour en isoler le téré-bène et le cymène. (1) Annales de Chimie et de Physique, 2e série, t. LXXV, p. 37. (2) Bulletin de la Société chimique, t. XIX, p. 242. (3) L'appareil si délicat de M. Cornu permettait, sous une épaisseur de 200 millimètres, de déceler y—j d’essence de térébenthine, qui serait restée inattaquée dans le mélange. *99••