( i53a ) tanément. Ainsi, quand on plonge une tige de Neottia Nidus-ctvis dans l’eau bouillante, on la voit verdir immédiatement. Si on place la plante verdie dans un liquide qui dissout la chlorophylle, celui-ci se colore bientôt en vert, et l’on y peut constater les propriétés optiques si caractéristiques des solutions de chlorophylle. En projetant sur la surface de la liqueur un pinceau de lumière solaire concentrée à Faide d’une loupe, on y fait apparaître une lumière de fluorescence d’un beau rouge ; avec le spectroscope on y reconnaît nettement les bandes d’absorption de la chlorophylle à leur place ordinaire et avec leur intensité relative normale. Il n’y a donc pas à douter que c’est bien à de la chlorophylle qu’est due la coloration en vert du Neottia Nidus-avis. » En examinant la fleur à différents âges, on peut suivre la formation des cristalloïdes bruns. Dans le jeune bouton, les cellules ne contiennent que de l’amidon en grains le plus souvent agglomérés. Dans un bouton plus gros, vers le moment de l’épanouissement, on voit les grains de fécule couverts d’une substance d’un brun clair; puis cette matière brunâtre augmente d’épaisseur en certains points, se façonne en angles saillants, et l’on voit se former ainsi progressivement les cristalloïdes. A mesure que l’épaisseur de la matière brune augmente autour du noyau de fécule et que les formes cristallines s’accusent plus nettement, l’amidon contenu à !’intérieur de la masse protéique diminue progressivement ; dans les cristalloïdes que contiennent les fleurs un peu avancées, on n’en trouve d’ordinaire plus de trace. Les petits grains d’amidon que l’on rencontre dans les cristalloïdes bien formés ne sont en aucune façon analogues à ceux que produisent les grains de chlorophylle sous l’action de la lumière; ce sont de faibles restes des riches dépôts d’amidon qui précèdent l’apparition des cristalloïdes et s’épuisent pendant leur formation. w II est certain que, quand la matière des cristalloïdes se colore en vert¿ elle contient de la chlorophylle; mais peut-on affirmer que cette chlorophylle préexiste dans la paillette cristalline brune qui colore la plante vivante? Dans les Algues rouges, où l’on admet l’existence de la chlorophylle masquée par un pigment rouge, on a constaté qu’au soleil la plante vivante réduit l’acide carbonique et dégage de l’oxygène. J’ai pensé qu’une expérience directe pourrait résoudre de même pour le Neottia Nidus-avis la question de savoir si la chlorophylle existe dans les tissus du végétal vivant. Dans ce but, j’ai mis des pieds fleuris de Neottia Nidus-avis sous des éprouvettes dans de l’eau chargée d’acide carbonique, et je les ai laissés exposés,