( !.531 ) le Neotlia Nidus-avis n’est qu’apparente, et que la plante brune contient, en réalité, de la chlorophylle qui, bien que masquée, n’en joue pas moins le même rôle que la chlorophylle visible des plantes vertes. » Quand on examine au microscope un pétale de fleur de Neottia Nidus-avis, on voit que la coloration en brun de ces organes est due à dê très-petits corps bruns, généralement très-allongés, qui sont répandus sans ordre apparent dans les cellules ou y sont groupés autour du nucléus. Si on les observe à laide d’un grossissement suffisant, on reconnaît qu’ils ont la forme de paillettes cristallines, le plus souvent triangulaires, à angles plus ou moins aigus; souvent ces cristaux sont accolés deux à deux, de façon à présenter un angle rentrant d’un côté, ou bien à former une paillette qua-drangulaire. Dans leur plus grande longueur, ils ne dépassent guère io à i5 millièmes de millimètre. Ces corps cristallins sont de nature protéique; ils sont analogues aux cristalloïdes qui ont été maintes fois observés dans les graines. Ils offrent, dans leur forme cristalline, cette particularité, que leurs angles sont variables; ils sont capables de se gonfler plus ou moins, selon la composition du liquide où ils sont plongés, et, par suite, leurs angles se montrent, tantôt plus, tantôt moins aigus, leurs faces, plus ou moins régulièrement planes. Ces cristalloïdes perdent leur forme cristalline aussitôt que la cellule qui les contient est altérée, et que le liquide qui les baigne perd sa composition normale. Si l’on examine sur une préparation une cellule qui a été ouverte et où l’eau pénètre, on voit, à la place des cristalloïdes, de petites masses à peu près rondes et finement granuleuses : l’eau a pénétré dans les cristalloïdes, les a gonflés et a en partie changé leur structure intime. Beaucoup de corps ont la propriété, en agissant énergiquement sur les cellules, non-seulement de déformer ainsi les cristalloïdes, mais d’altérer d’une façon très-remarquable la substance dont ils sont composés et de les colorer en vert. C’est à cette modification des cristaux bruns, de matière protéique, qu’estdue l’apparition de la couleur verte que M. Wiesner a observée sur les plantes plongées dans l’alcool ; mais M. Wiesner a attribué à tort aux seuls dissolvants de la chlorophylle, tels que l’alcool, l’éther, la benzine, etc., la propriété de faire apparaître la couleur verte dans le Neottia Nidus-avis. Les acides, tels que l’acide chlorhydrique, l’acide sulfurique, l’acide nitrique, les alcalis comme la potasse la possèdent également; qui plus est, ce ne sont pas seulement de tels corps, dont les propriétés chimiques sont absolument opposées, qui agissent ainsi; la chaleur a un effet identique sur les cristalloïdes, elle les déforme et les colore en vert instan- 197•'