( lSo9 ) décomposition de la vapeur d’eau, qui s’est effectuée à raison de 3 à 4 centimètres cubes de gaz oxyhydrique à l’heure. Cependant il nous est arrivé dans cette circonstance un accident heureux : tout d’un coup le tube s’est fêlé et, l’étincelle se substituant à l’effluve,.la production du gaz oxyhydrique est devenue double; ce qui n’a du reste rien d’étonnant, car, des deux étincelles de la bobine, une seule produit l’effluve, ce qui, réduisant à moitié la force de celle-ci, en diminue nécessairement l’effet dans la même proportion (i). » Troisième expérience. ־— Notre troisième expérience a eu pour but de combiner l’azote avec l’eau. Pour faciliter l’expérience, nous avons cherché à augmenter la proportion de vapeur d’eau, et pour ce faire, le tube a été placé dans une étuve dont la chaleur, portée à 5o degrés, était plus grande à la partie supérieure qu a l’inférieure, où elle n’atteignait que 3o degrés. » Malgré cette précaution, de l’eau s’est condensée dans le tube et, sa puissance en étant singulièrement réduite, il a fallu soixante-douze heures pour faire absorber 20 à s5 centimètres cubes d’azote; mais enfin ils ont disparu, et le fait, pour ne pas être aussi élégamment démontré qu’il serait (1) Cette expérience explique jusqu’à un certain point pourquoi l’oxygène humide ne s’ozonifie que faiblement ; le fluide de l’effluve, en effet, au lieu de se condenser en totalité dans l’oxygène, doit se départager, surtout quand la tension est élevée, entre la vapeur d’eau et l’oxygène ambiant, ce qui réduit nécessairement l’effet de l’effluve. De plus, l’hydrogène, une fois formé, se brûlant très-probablement au contact de l’ozone même, détruit encore la meilleure part de celui-ci en produisant de la chaleur et non plus de l’électricité. Voici, du reste, une expérience qui donne delà force à cette manière de voir : un jour, ayant augmenté le diamètre des tubes induits, et par suite l’épaisseur du verre qui les constitue, nous essayâmes la qualité du nouveau tube en lui demandant de l’ozone. Avec 8 éléments de théâtre couplés par deux et une bobine de 4°o francs, il nous donna dès l’abord 35 millièmes d’ozone; ayant substitué une bobine de 1000 francs à la précédente, il ne nous en dpnna plus que 19 millièmes. Ayant ajouté 2 éléments, le titre monta à 28 millièmes, et atteignit enfin 35 millièmes avec 12 éléments; mais le nombre des éléments ayant été porté tout d’un coup à 16, le titre retomba à 3o millièmes pour s’élever à 39 millièmes avec 14 éléments seulement. Avec 16 éléments, [en effet, l’effluve avait pris une telle intensité, que le peu de vapeur d’eau que, malgré les dessiccateurs, l’oxygène avait retenue et l’azote dont il n’était pas absolument privé (y pour 100 environ) entrèrent en réaction, si bien qu’il se condensa, dans le tube, de l’acide nitrique très-concentré, dont nous recueillîmes 4 à 5 centigrammes, tandis qu’avec 14 éléments l’effluve, n’ayant plus assez de tension, se concentra uniquement sur l’oxygène, et porta le titre en ozone de 3o à 39 millièmes. Si simple qu’elle soit, cette expérience ne peut rester indifférente aux chimistes et aux physiciens.