( ) s’opèrent la majeure partie des phénomènes, reste inexplorée. Nous avons pensé que, pour acquérir les vues d’ensemble qui seules permettront d’établir la science sur des bases inébranlables, il fallait entrer dans la voie,des ascensions scientifiques, avec des aérostats spéciaux, un personnel de choix et un matériel de Météorologie aérostatique qui est, du reste, à créer presque en entier. » C’est guidés par ces idées que nous avons fait, le 26 avril dernier, une première ascension scientifique, préparée avec soin. Nous avions réuni un matériel considérable, dû en notable partie à l’obligeance de MM. Janssen, Maiie-Davy et Ch. Sainte-Claire Deville, qui, ainsi que la Société française de Navigation aerienne, avaient bien voulu nous éclairer de leurs conseils et approuver le programme d’études adopté par nous. MM. Crocé-Spinelli et Pénaud avaient en effet préparé une série de tableaux, divisés en colonnes dans lesquelles trouvent place les différentes observations et expériences que 1 on peut faire en ballon. Ces tableaux portent les titres suivants : triangulation aérostatique; observations météorologiques, physiques et chimiques; observations physiologiques; observations et expériences aéronautiques. » Quelques-uns des instruments emportés étaient uniques en leur genre. Un baromètre holosterique, sensible et très-précis, descendant jusqu’à 16 centimètres de mercure, nous avait été confié par M. Janssen, qui l’avait fait construire pour ses voyages dans l’Himalaya. Nous avions aussi un thermomètre bimétallique, imaginé et construit par M. Jobert. Cet instrument est seul assez sensible, tout en étant stable et solide, pour indiquer de rapides variations de température. Un appareil d’une disposition nouvelle, muni d’une suspension à la Cardan et pouvant être tenu à la main, était destiné à faire le point. Cet instrument, du à M. Pénaud, permet d’obtenir successivement la direction et la vitesse, à l’aide d’observations réitérées sur le même point de visée. Citons encore un hygromètre à point de rosée, simplifié par M. Janssen de manière à pouvoir être employé à bord d’un aérostat, et un électroscope avec boules suspendues à de longs fils isolés, prêté par M. Marié-Davy. Notre collègue, M> le Dr Hureau de Villeneuve, nous avait aussi prêté plusieurs appareils. » Réalisant une idée de MM. Jobert et Crocé-Spinelli, nous avions plusieurs centaines de feuilles imprimées, que nous avons jetées de la nacelle et dans lesquelles nous demandions des renseignements sur l’heure du passage de 1 aérostat, la pression barométrique, la température, l’aspect du ciel, la force et la direction du vent. Vingt-trois de ces feuilles nous ont C. R., 1873, Ier Semestre. (T. LXXVI, № M.)) IQO