(!456 ) Bordelais sur lesquelles le Phylloxéra s’est confiné jusqu’à présent. Elles ont heureusement peu d’étendue; le mal n’y a pas pris jusqu’ici une intensité inquiétante. Cette situation justifie même l’optimisme de ceux qui considèrent le Phylloxéra comme un danger peu redoutable pour les crus de la Gironde, si elle ne suffit pas pour rassurer les pessimistes qui se croient menacés d’un triste réveil et d’une irruption foudroyante, comme celle dont le département de Yaucluse a été la victime. » M. Max. Cornu s’est livré, dans le Bordelais, à une étude attentive du Phylloxéra des feuilles. Son Mémoire renferme une anatomie délicate des transformations que le tissu de la feuille de vigne éprouve sous l’influence de l’insecte qui trouve sa nourriture dans ses sucs et une retraite dans la cavité de la galle développée autour de lui. » Il a soumis à un examen également attentif, les racines des vignes attaquées par le Phylloxéra; il fait connaître les changements que leurs tissus éprouvent sous Faction de l’insecte, surtout en ce qui concerne les radicelles qu’on voit se couvrir de nodosités. Son Mémoire est accompagné de dessins nombreux reproduisant les divers états de la racine saine ou malade. » Notre délégué ayant eu naturellement l’occasion d’étudier sur place le Phylloxéra lui- me me, a été amené à faire ressortir l’un des points les plus intéressants de son histoire, du moins sous le rapport des pratiques agricoles. Le Phylloxéra, comme la plupart des insectes, passe l’hiver dans l’immobilité. Il se fixe, pour hiberner, ordinairement sur les racines, quelquefois dans les fissures de quelque pelotte de terre profondément enfouie. C’est là qu’il attend, inerte, le premier printemps. Alors, il se réveille, éprouve une mue, abandonne son enveloppe et en sort sous la forme d’un insecte mou, jaune clair, qui se meut et qui va se fixer sur la racine de la vigne, où on le voit grossir. Bientôt celui-ci pond à son tour, et se trouve entouré d’œufs et de petits qui en éclosent. Ces derniers sont jaunes, très-agiles et ne tardent pas à s’attacher sur quelque racine, où ils grossissent et où ils pondent aussi des œufs féconds, sans avoir eu de rapports avec aucun mâle, car le Phylloxéra mâle n’est pas connu. » Ainsi, comme le fait remarquer M. Max. Cornu, il y a un moment, au premier printemps, où le Phylloxéra qui vient de subir sa mue se présente mou, agile et actif; il est seul de son espèce alors, car tous les œufs de l’année précédente sont éclos ou détruits et les nouveaux œufs ne sont pas encore pondus. » Or, les œufs du Phylloxéra ont une enveloppe résistante et ne jouissent