( !448 ) l’or et le cuivre seuls, un alliage binaire malléable, d’une belle couleur et d une bonne conservation, j’ai, préparé un alliage ternaire en remplaçant par le zinc une faible partie du cuivre. J’avais constaté antérieurement, dans un travail publié en !864, les bons résultats que produit l’addition du zinc à divers alliages d’argent et de cuivre ; ce métal les rend plus malléables et plus homogènes. » Mais rien n indiquait qu’il dût en être de même pour l’or; loin de là, les seules expériences connues, cel les de Hatchett et de Cavendish, exécutées aucommencementde ce siècle à la Monnaie de Londres, semblent établir que le zinc détruit la ductilité de l’or ; en effet, après avoir décrit les expériences au nombre de cinq, exécutées dans le but d’obtenir des matières malléables, Hatchett conclut en ces termes : ״ Il est donc évident que le zinc détruit la ductilité de l’or; qu’on le fait aisément abandonner ce dernier métal à l’aide de la chaleur ; qu’alliant une grande masse d’or au zinc, dans des proportions convenables, une partie seulement de ce métal se volatilise promptement, tandis que, en opérant sur de petites quantités, le zinc se sépare entièrement et l’or reste pur. Lorsque le zinc est d abord combiné au cuivre dans l’état de laiton, il n’est pas aussi aisément séparé à 1 aide de la chaleur que lorsqu’il est ajouté à l’or par la fusion, parce que l’or en fusion absorbe et retient une partie du zinc, quand il est exposé à la vapeur de ce dernier métal, même dans des vaisseaux ouverts. » » D’après mes expériences, ces résultats sont exacts pour les alliages qui contiennent beaucoup d or. J ai observe, en effet, que, même poiir le titré de 7^5 millièmes, l’addition de 5o millièmes de zinc donne un métal plus aigre que ne le fait le cuivre seul; mais il en est tout autrement pour l’or à 58o ou à6oo millièmes, Avec 5o à 70 millièmes de zinc, le métal qui, avec le cuivre seul, est dur et cassant, devient malléable et acquiert en même temps la couleur de l’or à titre élevé. Quant à sa conservation et à sa résistance à l’action de l’air, de l’eau, des acides faibles, etc., j’ai lieu de penser qu’elles seront les mêmes que pour les monnaies actuelles, surtout après la mise en couleur qui développe à la surface de l’alliage une couche mince de métal précieux. Ce n’est d’ailleurs que l’expérience qui peut résoudre cette question ; mais, à son défaut, il est permis de présumer qu’un alliage contenant environ 60 pour 100 de métal inoxydable ne doit pas s’altérer quand il est employé sous forme de monnaie. C’est, d’ailleurs, au soufre et à ses composés, conformément à l’opinion de mon confrère et ami M. Henri Sainte-Claire Deville, qu’il faut surtout attribuer l’altération plus ou moins rapide des métaux ; on sait que le zinc a très-peu d’affinité pour le soufre, et qu’il protège même les alliages contre l’action destructive de ce dernier corps.