( !446 ) nombre décimal, comme le titre de 900 millièmes, n’a pas, à beaucoup près, l’importance qu’on lui attribue. La chose essentielle, c’est que ce titre, une fois fixé, soit vrai, c’est-à-dire représente bien exactement, sans écart de fort ni de faible, la composition légale de la masse monétaire et se maintienne, pour chacune des pièces, dans les étroites limites de tolérance que la loi accorde forcément au fabricant; Aucun soin ne doit être épargné pour at-teindre ce but. Le titre est, en effet, l’élément non variable de la monnaie dont le poids et la valeur intrinsèque se modifient par l’usure et qui, après une circulation prolongée, n’est plus qu’un lingot bien titré que l’État rachète et dont la balance fixe le prix. » Mais le public a-t-il un intérêt sérieux à ce que ce titre soit décimal ? Évidemment non. C’est un élément latent, qui échappe à tout contrôle et dont la connaissance n’intéresse que celui qui fabrique la monnaie et celui qui la met au creuset pour la refondre : tant qu’elle circule, le titre est une question de bonne renommée et de confiance. Le moindre doute, fondé ou non, sur son identité peut devenir la cause ou le prétexte de sérieuses perturbations commerciales. » Cela étant admis, on peut se demander s’il est réellement bien nécesr saire de sacrifier la décimalité du poids à celle du titre. En cas de réponse négative, on est conduit à chercher quelle serait la composition d’un kilogramme d’or monnayé dont la valeur, au lieu d’être de 3ioo francs au titre actuel, serait, à d’autres titres, de 3ooo, sôoo ou 2000 francs. » 11 suffit, pour cette recherche, de consulter les tarifs des matières et espèces d'or et d'argent qui font connaître la valeur de ces métaux à un titre donné, en ajoutant à cette valeur les frais de fabrication. Ceux-ci sont actuellement chez nous de 6fr, 70 par kilogramme d’or à goo millièmes ; ils peuvent être d’ailleurs, sans grand inconvénient, diminués ou augmentés dans une faible mesure. )) Le kilogramme d’or à 3ooo francs correspond, dans ces conditions, au titre de 871 millièmes. Plusieurs monnaies anciennes, notamment les onces de Naples, les ducats de don Carlos, les ducats courants de Danemark, les anciens sequins de Tunis présentaient exactement cette composition. Nul doute, par conséquent, qu’un tel alliage ne soit pourvu de qualités monétaires convenables״, mais il se prête mal aux coupures, puisque 5 grammes représentent !5 francs, grammes 7ff,5o, etc. J’estime donc qu’il n’y a pas intérêt à s’y arrêter. » L’alliage à sSoo francs le kilogramme correspond au titre de 72$ millièmes, avec 8 francs environ pour les frais de fabrication. Les bijoux qu’on fabrique en France sont au titre de 750, c’est-à-dire à un titre très-voisin;