( !33.7 ) » En outre, le Chantransia sur lequel naît la forme sexuée, le Batracho-sperme, est très-généralement réduit dans ses dimensions; il devient indispensable de suivre les modifications du type normal pour s’assurer de l’identité : seconde difficulté. » Si toutes les espèces du genre Batrcichospermum étaient annuelles, la connaissance de l’époque à laquelle ils commencent à se montrer abrégerait le travail de la vérification. Malheureusement il n’en est pas toujours ainsi; les types les mieux connus,compris dans ma section des Moniliformia, sont vivaces, soit que les axes principaux de la végétation dépouillés des ramuscules fasciculés constituant les verticelles persistent, d’une année à l’autre, pour devenir le point de départ d’une nouvelle ramification, soit que, toute la végétation annuelle disparaissant, il ne reste qu’un système radicant comme chez les Lémanéacées, ce qui est le cas le plus général dans la première section. Alors le début de la végétation annuelle ne laisse pas soupçonner l’existence d’une première forme; aussi ai-je pu, pendant toute une année, suivre le développement sur l’espèce la plus commune, le B. moniliforme, sans me douter des rapports qui lient les Chantransia aux Batrachospermes. Cette troisième difficulté était le principal écueil. » Chez ces Batrachospermes vivaces, le jeune individu, ramuscule hélé-: romorphe d’un Chantransia, est à peine fixé par les filaments corticaux, que la végétation des extrémités radicellaires se modifie pour constituer un nouveau système végétatif radicant, d’où s’élèveront de nouveaux éléments caulinaires, s’ajoutant à l’élément primitif pour constituer un cespitule; fait important à signaler, car ce mode d’accroissement du cespitule est de nature à masquer l’origine du premier élément : quatrième difficulté. » Lq Chantransia se multiplie; mais, si féconde que soit la nature dans le procédé de multiplication, son origine première et principale ne s’en trouve pas moins dans la germination des spores des Batrachospermes, de telle sorte que, si ce dernier n’était fertile que dans des circonstances exceptionnelles, la première forme pourrait faire défaut dans la plupart des localités. Or c’est précisément ce qui arrive dans ma seconde section des Tar-fosa. Ici la conservation de l’espèce est assurée par un double procédé : en premier lieu, par l’extension presque indéfinie d’une mince pellicule constituant le système radicant; en second lieu, par des corpuscules unicel-lulaires, comparables de tous points à ceux qui multiplient les Chantransia. Ces sporules se développent à la fois sur des cespitules microscopiques qui, sur le système radicant, sont le prélude de la végétation annuelle, et dans les verticilles aux extrémités des ramuscules fasciculés. 172 C. R., 1873, Ier Semestre. (T. LXXVI, № 22.)