( ï329 ) hgne, el je l’ai vue nettement disparaître sur le bord du Soleil, à un instant appréciable, sans la moindre hésitation : rincertitude n,est pas dame fraction sensible de seconde. Après que le disque solaire a été considérablement entamé par la Lune, on distinguait qu’elle était entrée par le sommet d’une montagne : cette circonstance est très-instructive, car elle nous montre l’effet que peut produire la courbure du disque de Vénus, courbure plus grande que celle de la Lune. » Pendant la courte durée de l’éclipse, j’ai examiné si, au voisinage du bord lunaire, la ligne chromosphérique ne présentait pas quelque particularité remarquable, dont on pût conclure !’existence d une atmosphère lunaire. J ai remarqué seulement : i° que la ligne C interrompue par la Lune n était pas nettement tranchée, mais effilée en pointe déliée; 20 que la ligne noire correspondante paraissait sur le Soleil moins noire que sur la Lune, et moins large : du reste, il n’y avait aucune diffusion ni distorsion sensible, même pour d autres rayons dans le voisinage du rouge du spectre. Je crois ces différences faciles à expliquer sans avoir recours à l’atmosphère lunaire : 1 effilement des pointes est dû à la direction très-oblique sous laquelle la Lune coupait la chromosphère, et, en effet, l’effilement était plus sensible au commencement et à la fin de la phase; la largeur plus grande observée sur la Lune est évidemment due au défaut de l’irradiation sur ce fond plus obscur, irradiation qui se produit inévitablement un peu sur le fond brillant du Soleil. » A la fin de l’éclipse, j’ai surveillé les phases contraires à celles de 1 entree. La Lune s’est détachée en laissant voir parfaitement séparées les deux extrémités de la raie, a droite et à gauche du point de contact -------m-------, et l’intervalle obscur m a disparu instantanément au moment où le sommet d’une montagne a quitté la Lune. J’ai donné alors le signal de la fin. Ensuite, j’ai continué à voir la ligne interrompue, à des distances toujours croissantes; je la distinguais encore ainsi interrompue après 25 secondes. Enfin, 48 secondes après la fin, aucune interruption !!’était plus sensible. La Lune paraissait complètement sortie de la chromosphère qui, dans cette région, me parut plus élevée qu’au moment de l’entrée; c’est ce qui est d’ailleurs vérifié par le dessin général de la chromosphère, fait avant l’éclipse. Dans cet arc, il n’y avait cependant pas de protubérances. » Pour comparer cette nouvelle manière d’observer avec l’ancienne, j’ai disposé mes deux collègues en observation à deux lunettes différentes. Le C. R., 1873, Semestre. (T. LXXVI, № 22.) I 7 I