( J 316 ) face. Si l’âge de la tête de Forbes Quarry (Gibraltar) était déterminé avec certitude, cette pièce curieuse comblerait cette grave lacune. Toujours est-il que le crâne rappelle, à beaucoup d’égards, ceux de Néanderthal et de Brux. On peut donc demander des renseignements a la face qu’il surmonte. Cette face est large, massive; les orbites en sont remarquablement grandes, les narines très-ouvertes, la mâchoire supérieure très-prognathe. Tout cet ensemble concorde fort bien avec ce que peut faire supposer la voûte crânienne isolée. )> Ce crâne, cette face ne sont pas confinés dans les temps géologiques. On les a retrouvés dans les dolmens, dans des tombes du moyen âge, chez des individus vivants. Depuis que.!,attention a été éveillée sur ce point, les faits ont été recueillis en grand nombre en Écosse, en Irlande, en Angleterre, en Espagne, en Italie, en France, en Suède, en Danemark, en Suisse, en Autriche, en Russie. Des frontières orientales de l’Europe jusqu’en Australie, nous ne connaissons aucun exemple de tête humaine pouvant se rattacher au type de Canstadt; mais, parmi les races qui peuplent la grande île mélanésienne, il en est une dont les tribus vivent aux environs de Port-Western, et qui rappelle à tous égards, par la forme de son crâne, les hommes fossiles dont nous parlons. Ce rapprochement, qui a été fait pour la première fois par M. Huxley, est aujourd’hui justifié par la comparaison des têtes elles-mêmes et de moulages intracrâniens. » En présence de cette diffusion actuelle d’un type aussi caractérisé que celui de Canstadt, on se trouve forcément placé dans l’alternative, ou bien d’accepter la reproduction de cette forme crânienne comme le résultat de l’atavisme, ou bien d’admettre que cette même forme si exceptionnelle peut apparaître, isolément et par hasard, au milieu de populations appartenant aux races les plus diverses, dans des conditions de milieu les plus différentes. Cette dernière conclusion nous a paru inacceptable. "Voilà pourquoi nous regardons les crânes mentionnés plus haut comme ayant appartenu à une race humaine paléontologique particulière, qui, fondue avec les races postérieures, accuse son existence passée par l’empreinte qu’elle impose encore aujourd’hui à quelques rares individus. » La forme crânienne dont il s’agit ici n’est, du reste, nullement incompatible avec un développement intellectuel égal à celui qui accompagne d’autres formes moins exceptionnelles. Parmi les dolichoplatycéphales modernes figurent des individus distingués par leur savoir et des personnages historiques. Nous nous bornons à citer Kay Lykke, gentilhomme danois, qui a joué un certain rôle politique au XVIIe siècle, et dont nous avons re-