( i3i4 ) « La craniologie comparée a, pour l’étude et la distinction des races humaines, une importance que Blumenbach avait comprise il y a plus de quatre-vingts ans (i). L’Ouvrage, consacré par l’filustre professeur de Gœttingue à cette branche de l’Anthropologie, est resté classique; mais il était devenu insuffisant. De nombreux dossins de têtes humaines osseuses ont été publiés par une foule d’auteurs; quelques publications importantes ont donné des notions précises sur les caractères craniologiques des populations britanniques, égyptiennes, américaines, etc., etc. Toutefois, la dispersion de ces éléments scientifiques en rend l’usage toujours assez difficile et parfois impossible. Il nous a paru qu’il pourrait être utile de réunir et de coordonner au moins les principaux résultats de cet ensemble de recherches, en les complétant dans la mesure de nos forces. ״■ La magnifique collection du Muséum, la collection déjà fort importante de la Société d’Anthropologie, celles de la Faculté de Médecine, du Musée de la Marine et du Val-de-Grâce ont mis à notre disposition de nombreux et riches matériaux (2). Nous avons, en outre, trouvé le concours le plus empressé chez plusieurs savants étrangers et français qui tantôt nous ont confié les types ou même les pièces uniques dont nous avions besoin, tantôt nous ont envoyé des moulages exécutés entièrement à notre intention. Nous sommes heureux de remercier ici publiquement, parmi les premiers, MM. de Baër, Dupont, Flower, Fraas, Schmidt, Luschan, Huxley, Worsaae, Boogard, Otis; parmi les seconds, MM. Broca, Piette, Louis Lartet, E, Martin, Reboux, Lortet, etc. » Nous espérons pouvoir passer ainsi en revue à peu près toutes les populations les plus importantes du globe. » Mais, avant d’aborder l’examen des races vivantes, nous avions à nous occuper d’abord des races fossiles. Tous deux nous sommes profondément convaincus que ces races ne sont pas éteintes, que leurs descendants sont encore aujourd’hui mêlés ou juxtaposés aux représentants des types plus récents. Cette conviction ne repose pas seulement sur des considérations théoriques : elle est chez nous le résultat d’observations maintes fois répé״־ tées, et nous espérons la faire partager à tous ceux qui tiendront compte des faits. de ïoo planches lithographiées et d’un grand nombre de dessins sur bois intercalés dans le texte. (1) Les Décades de Blumenbach ont été publiées de 1790 à 1800. (2) Nous pouvons disposer, pour nos études, d’environ quatre mille têtes osseuses.