( t298 ) • >> Je désire également dire quelques mots, dans cette Note, d’un phénomène qui a été énoncé comme il suit : « On touche le bouton de l’éleclroscope à feuilles d’or avec un bâton de caoutchouc vulcanisé, électrisé négativement parle frottement d’une peau de chat, puis on enlève le bâton. Si ensuite on approche du bouton de l’électroscope un corps électrisé négativement, on voit la divergence des feuilles diminuer. Ce phénomène serait inexplicable si l’électro-scope était chargé négativement; l’expérience prouve donc qu’après l’enlèvement du bâton il reste un excès de fluide positif (i). » » Cette conclusion est très-juste : elle se vérifie également avec l’électro-phore ; mais i| faut déterminer la cause de cet excès positif, en reconnaître les phases, enfin signaler les conséquences remarquables qui résultent de ce phénomène, et qui se révèlent encore mieux en appliquant au centre d’un disque métallique deux paillettes électrométriques. » On doit d’abord se rappeler qu’il a été démontré par un physicien italien, M. Marianini, que les cohibents électrisés, mis en contact avec les métaux, ne leur communiquent pas d’électricité sensible. Cela tient à ce que l’électricité ne peut pas glisser sur les cohibents ; mais, si l’on interpose une couche humide entre le métal et le cohibent, la communication peut s’effectuer. » C’est pour cela que, dans le phénomène dont il s’agit, on ne peut pas constater la communication de l’électricité du cohibent, mais seulement une induction sur le bouton métallique del’électroscope. Donc les feuilles d’or doivent se charger, par induction, d’électricité négative libre; tandis que le bouton se charge d’électricité positive dissimulée. Mais puisque la première seulement peut se disperser, et non pas la seconde qui est privée de tension, si l’on vient à éloigner du bouton métallique le corps inducteur, l’électrjcité positive doit devenir entièrement libre, et être neutralisée en partie par la totalité de la charge négative qui est restée. Par conséquentj il doit rester dans les feuilles une charge positive libre qui les rendra diver-gentes. C’est pour cela que, si l’on en approche de nouveau le même cohibent déjà électrisé négativement, leur divergence doit diminuer, ainsi que l’expérience le démontre. » En outre, plus on laissera le cohibent sur le bouton, plus sera grande la seconde divergence positive des feuilles ; mais si l’on éloigne lentement le cohibent, alors on verra la divergence primitive des feuilles diminuer peu à peu, puis disparaître entièrement, parce que la positive sera successivement devenue libre en partie et aura neutralisé en même temps toute la néga- (!) Les Mondes, t. XXX, n° !5, ip avril 1873, p. 628.