( '274 ) les feuilles de récente formation (orties, lilas, vigne, marronnier d’Inde, lierre, betterave, etc.); aussi serais-je heureux d’avoir attiré l’atlenlion sur elles et de savoir qu’elles ont été contrôlées. Je vais essayer de résumer les particularités les plus essentielles de mes observations en prenant pour type la solution alcoolique de feuilles jeunes et fraîches d’ortie (i). « Les feuilles sont contusées rapidement dans un mortier et arrosées avec de !,alcool ordinaire du commerce à 36 degrés; on exprime avec les doigts, et l’on filtre. La teinture verte qui en résulte donne les quatre bandes, dégradées du rouge au vert, de la chlorophylle fraîche. La bande noire spécifique apparaît de 20 à 2^ degrés. Cela étant, on ajoute avec une baguette une goutte d’acide chlorhydrique; aussitôt la bande noire du rouge se transporte latéralement vers i5 degrés, en même temps que la limite du rouge se recule dans la même proportion. La liqueur jaunit et se trouble légèrement. Cette bande, fortement élargie, est en réalité composée de deux raies distinctes, qu’on parvient à séparer soit en étendant légèrement la liqueur avec de l’alcool, soit, et plus sûrement, en diminuant l’épaisseur de la solution. L’une de ces bandes apparaît à la place ordinaire, de 20 à 22 degrés : c’est la raie spécifique. La seconde, accidentelle (double elle-même quelquefois), se montre vers i5 degrés, précédée et suivie d’une teinte rouge très-franche. Dans le reste du spectre, les couleurs sont légèrement assombries; ce n’est que plus tard (l’intervalle de temps varie d’une demi-heure à un jour) que se dessinent, à leur place ordinaire, les bandes surnuméraires de la chlorophylle altérée, en même temps que la bande accidentelle du rouge extrême s’éteint graduellement dans l’ombre qui limite le spectre de ce côté. » L’addition de l’alcool doit être faite avec réserve, car il pourrait arriver qu’en étendant trop la liqueur, loin de séparer la bande accidentelle, on l’empêchât de se montrer, et cela en dépassant l’état éphémère auquel elle doit son origine. « La génération de cette bande accidentelle offre de nombreuses variétés; ainsi il pourrait se faire que la bande primitive du rouge n’éprouvât de modifications, ni dans sa position, ni dans son étendue, mais que l’on vît la limite du rouge se reculer et de là surgir en même temps une raie sombre très-fine, suivie bientôt d’une seconde, lesquelles finiraient par se réunir en une seule bande épaisse, foncée, qui acquiert la même largeur et la même teinte que la première, mais qui ne tarde pas non plus à disparaître dans l’extrémité obscure de l’image spectrale. » Comme détail important, j’ajouterai que si les feuilles, exprimées une première fois, sont reprisés par l’alcool, on obtient une nouvelle teinture douée d’une moins grande sensibilité que la première. Cette impressionnabilké de la solution diminue également après quelques jours de préparation. Les feuilles anciennes, mais non altérées, se prêtent moins teintes, mais encore provoquer un déplacement notable ou même la disparition des bandes); enfin un degré convenable de concentration ou d’épaisseur de la solution. (1) On peut mettre ces solutions dans de petites fioles, dites cols droits, de 10 à i5 centimètres cubes de capacité, ou mieux employer de petits flacons rectangulaires, à parois parallèles, fabriqués, sur mes indications, par la cristallerie de Baccarat.