( ia3o ) % pondaient trop directement à l’argument de mon adversaire, pour que je négligeasse de *les citer. M, Vicaire, ébranlé sans doute, s’adressa au P. Secchi : celui-ci lui répondit que le fait était faux; qu’au-dessus du noyau des taches la chromosphère est plus haute que partout ailleurs; que M. Respighi avait été trompé par son instrument ; enfin que c’était là une erreur qu’il fallait bannir de la science. Pour moi, je me bornai à répondre qu’avant de rejeter ces observations il fallait attendre là réplique de M. Respighi. Voici cette réplique; elle est tirée d’une lettre que le savant directeur de l’Observatoire de Rome vient de m’adresser, et qu’il me prie de résumer pour l’Académie : « Je regrette, dit M. Respighi, que M. Vicaire paraisse accepter aveuglément les assertions du P. Secchi relativement à ma lunette. C’est un excellent objectif de Merz, de pouces de diamètre; il est muni d’un très-bon spectroscope d’Hoffmann, et l’on ne saurait admettre qu’un tel instrument fasse voir la chromosphère très-basse, justement là où elle serait le plus élevée. Beaucoup d’astronomes et de savants ont observé avec moi, et peuvent rendre témoignage de la bonté de mon instrument. Le R. P, DrLais, entre autres, qui s’est servi souvent du réfracteur du P. Secchi et du mien, est d’avis que le mien montre la chromosphère au moins aussi bien que celui du P. Secchi; il lui paraît meme que les détails de cette couche si accidentée lui deviennent plus aisément saisissables, avec la lunette du P. Secchi, lorsqu’il a pu les étudier d’abord avec la mienne. Mais ne suffit-il pas de rappeler que c’est cet instrument qui m’a permis d’étudier le premier, et de publier bien avant le P. Secchi la plupart des phénomènes dont il a entretenu l’Académie, sans en excepter les caractères distinctifs des protubérances voisines des taches, sur lesquels il insistait récemment dans les Comptes rendus, comme sur autant de découvertes nouvelles (cf. Jccademia dei Nuovi Lincei et le Bulletin du P. Secchi lui-même, n°du 3i décembre 1870)? » Quant au point précis du débat, je puis dire à MM. Vicaire et Secchi qu’ils se trompent étrangement, en affirmant qu’au-dessus du noyau des taches la chromosphère est constamment plus élevée que partout ailleurs. Le contraire est un fait qui s’est présenté à moi dans le cours de mes observations, fait que je n’ai rattaché à aucune hypothèse, où je n’ai eu à soutenir aucune théorie, que j’ai étudié longuement pour lui-même pendant des journées entières, l’œil au spectroscope, attendant que la tache observée se couchât à l’horizon solaire occidental, ou qu’elle se levât au bord oriental, alors qu’elle m’était annoncée par des signes précurseurs que le P. Secchi croit avoir découverts le premier (1). Que si parfois, et principalement dans les périodes de grande activité, la chromosphère semble plus élevée en ces points, c’est par un simple effet de perspective, c’est que les jets qui partent des facules ambiantes se projettent les uns sur les autres et semblent exhausser le niveau général de la couche rosée. Pour étudier ce phénomène, il ne faut pas choisir les périodes (1) C’est la multiplicité des raies métalliques, dans la chromosphère et les protubérances, qui m’avertissait de l’arrivée des taches, et si c’est là une découverte, on la trouvera tout au long dans ma Note du 3 avril 1870.