( I1!3 ) salins fournis par les différents lots, on serait porté/! admettre, en ce qui concerne les cendres des plantes soumises au régime de l’azotate de soude, que ce sel est resté intact et sans emploi dans le sol, puisque ces cendres ont la même composition que celles qui ont été fournies par les autres plants; mais cette supposition ne saurait être admise : on ne peut contester les propriétés fertilisantes de ce sel, qui n’agit, par conséquent, que par Tacide qu’il renferme, et qui probablement se combine, par double décomposition, avec une autre base, la potasse ou la chaux. » Cette double décomposition est rendue évidente par la nature du salin fourni par les plantes arrosées avec le chlorure de sodium; car si ce métal ne s’y trouve pas, le chlore s’y rencontre en très-grande proportion; en effet, ce salin ne renferme pas moins de 65,7׳ pour 100 de chlorure de potassium. Cette quantité est sensiblement la même pour les plantes arrosées avec ce dernier sel; les autres n’en contiennent que des quantités beaucoup plus faibles : t,4 pour 100 pour celles qui n’ont reçu que de l’eau et 11 pour 100 environ pour les autres. » Il convient, en outre, de faire remarquer que l’addition des sels de potasse pour les lots 5-6 et 9-10 n’a pas augmenté sensiblement la proportion de cet alcali dans les cendres : pour les plantes, comme pour les animaux, la faculté d’assimilation se trouve probablement resserrée dans des limites très-étroites; aux unes comme aux autres, on ne fait pas absorber au delà de ce qui est nécessaire à leur existence et à leur développement. Ainsi, dans ces expériences, le terrain étant suffisamment pourvu de la potasse, de la chaux, de la magnésie, des acides phosphorique et sulfurique, du fer, etc., nécessaires à la végétation, les plantes n’ont rien emprunté aux dissolutions. Si le chlore, qui se trouve en quantité si considérable dans les plantes arrosées avec les chlorures alcalins, semble faire exception, ce résultat peut provenir de ce que ce terrain n’en contenait pas au début de l’expérience une quantité qui fût en rapport avec le pouvoir absorbant de la plante. Aussi, contrairement aux conséquences qu’on peut tirer d’analyses de cendres plus ou moins bien exécutées, je suis disposé à admettre que si les engrais ont la faculté d’accroître, au point de vue du poids de la récolte, la production agricole, ils modifient bien peu la nature et la quantité des produits minéraux qui s’accumulent dans la plante considérée comme individu. Les opinions de M. Chevreul sur les engrais complémentaires sont conformes à cette manière de voir, avec cette réserve toutefois que, pour la plupart des plantes cultivées, la soude doit être retranchée désormais de la liste de ces engrais.