( mi4 ) niite de la mer. Je crois avoir établi que le sel qu’on a trouvé dans les cendres de ces plantes vient, non du terrain, mais de l’air qui les environne ; il se fixe a la surface de la plante, par suite d’un transport purement mécanique. Les terrains conquis sur la mer, comme les polders de la baie de Bourgneuf, ne deviennent eux-mêmes propres à la culture qu’autant qu’ils ont été préalablement dessalés par l’eau pluviale; de sorte que, à partir du moment ou la récolte devient productive, ils ne contiennent pas plus de sels de soude que les terres arables situées à une grande distance de la mer. - » Une autre objection m’a été faite : quelques chimistes ont pensé que, si la soude fait défaut dans les produits.que j’ai étudiés, ce résultat doit être attribué a la volatilisation du sel marin pendant l’incinération des plantes. » Je croyais avoir répondu à cette critique, lorsque j’ai insisté maintes fois sur la nécessité de pratiquer cette incinération à une température aussi basse que possible, sauf à obtenir des cendres noires ou grises, contenant, par conséquent,־ une certaine quantité de charbon non brûlé; néanmoins, comme c’est là une question de mesure et comme il est parfaitement exact qu’en chauffant fortement les cendres on peut en chasser complètement les chlorures qu’elles renferment, je demande la permission d’indiquer ici le résultat d’une expérience synthétique ayant pour objet de fixer la part d’erreur qu’on peut attribuer a cette disparition des chlorures alcalins. » On a mouillé avec de l’eau contenant osr, i de sel marin 10 grammes de feuilles de mûrier sécliées à l’air et on les a incinérées après nouvelle dessiccation; leur cendre, lessivée, traitée par l’acide azotique et l’azotate d’argent, a fourni o'r, 260 de chlorure d’argent. » D’autre part, on a déterminé le chlore préexistant sous forme de chlorure de potassium dans 10 grammes des mêmes feuilles; on a obtenu o«r,oi3 de chlorure d’argent, qu’on a soustraits du poids indiqué ci-dessus. Or 0^,247 de chlorure d’argent équivalent à o8r,ioo de sel marin; ils représentent par conséquent exactement le poids du sel marin que j’avais ajouté aux feuilles. » D’autres expériences, instituées dans le même but, ont donné les mêmes résultats. » Les expériences que j’ai maintenant à faire connaître à l’Académie ont pour objet de résoudre cette question : une plante arrosée périodiquement pendant tout le temps nécessaire à son développement avec de l’eau tenant en dissolution du sel marin ou de l’azotate de soude, absorbe-t-elle une certaine quantité de soude et emprunte-t-elle au sol d’autres éléments que des plantes de la même espèce, cultivées dans des conditions iden-