( io84 ) entre les deux. Recueillant alors et tour à tour un même volume de gaz, tantôt au bout du tube à effluve, tantôt au bout du tube étincelant, nous avons constate que, toutes choses semblables, le gaz qui avait traversé les deux tubes et qui, par conséquent, avait été d’abord effluvé, puis étincelé, ne contenait jamais que pour ioo d’acide carbonique dissocié, c’est-à-dire le chiffre donne par de Saussure, tandis que le gaz qui n’était qu’offluvé en contenait toujours plus et jusqu’à 27 pour 100, limite que nous pousserions plus loin aujourd hui que nos tubes sont plus puissants et plus sûrement maniés. » Mais nous n en sommes pas resté là ; depuis cette époque, nous avons, conjointement avec mon père, montré qu’un mélange, à parties égales de gaz des marais et d’acide carbonique, se condense, sous l’influence de l’effluve, en des corps d aspect oléagineux et de nature organique, tandis que, sous celle de 1 etincelle, il double de volume et se transforme en oxyde de carbone et hydrogène pur, également à volumes égaux ; puis, reprenant ce dernier mélangé, produit de 1 etincelle, nous l’avons à son tour soumis à l’action de l’effluve qui l’a condensé avec plus de facilité encore qu’elle n avait fait pour le premier et en donnant toujours des matières organiques, en apparence, peut-être en réalité, semblables. » Quoique nous ayons produit d’autres travaux, où l’effluve joue toujours un rôle important, ceux-ci ont été exécutés en moins d’une année. Pourquoi M. Jean s’en est-il donc tenu à la dissociation de l’acide carbo-nique? C est sans doute quhl n a pas vu que, au point de vue chimique, il y a une différence entre l’effluve et l’étincelle. » Ceci ne veut pas dire toutefois que nous soyons l’inventeur de l’effluve, les origines en sont plus lointaines; si nous ne nous trompons, elles remontent à un curé du milieu du dernier siècle, qui électrisa une bouteille de Leyde armée seulement à l’intérieur, mais dont l’extérieur était placé dans le vide, et ce fut M. du Moncel qui, en électrisant deux plaques de verre mince et très-rapprochées l’une de l’autre, mais sans cependant se toucher, lui donna la forme dont nous avons adopté le principe. / » Puis vinrent MM. Babaud et Houzeau, qui, sans la définir ni l’appliquer dans son intégrité, en empruntèrent assez dans la construction de leurs appareils à ozone pour que nous nous soyons cru obligé de déclarer que notre tube à effluve était un dérivé des leurs; mais ce que nous réclamons, c’est d’avoir démontré que l’effluve est Une force nouvelle, puisqu’elle donne des effets qu’aucune autre ne produit. »