( io53 ) je demande la permission de les donner ici, en m'appuyant sur les recherches prolongées que j’ai faites sur ce sujet, avec des instruments dans lesquels on peut avoir pleine confiance. Je dirai qu’après des centaines d’observations, je n’ai jamais rencontré la chromosphère absente, ni sur les taches, ni ailleurs, excepte une fois, où cette enveloppe était absente dans l’étendue de i ou ч degrés héliocentriques, mais cela très-loin de toutes les taches, et je suis très-disposé à croire que cela tenait à !’intervention de quelque corps inconnu, entre nous et le Soleil. Cette observation fut faite le 28 octobre 1871, à 107 degrés de position du pôle solaire nord vers l’est. » Comment donc se fait-il que l’on assure le contraire? En réalité, d’illustre observateur dont on invoque ici l’autorité avait ajouté la restric-tionforsè (peut-être), et cela avec grande raison. En effet, l’hydrogène existe toujours ici comme une ligne très-vive et très-basse, d’où l’on a conclu que la chromosphère est absente; cette conclusion n’est pas légitime. L’illusion peut provenir de ce que la couche plus faible de l’hydrogène ordinaire disparaît par contraste, au-dessus de cette couche mêlée d’hydrogène et de métaux, qui est très-vive. En effet, tout le monde sait qu’une lumière faible disparaît lorsqu’une lumière beaucoup plus vive entre dans le champ de la lunette, et qu’elle se superpose à la plus faible. Pour s’assurer de la légitimité de cette explication, on n’a qu’à rétrécir la fente, et l’on verra, sur ces masses très-vives, apparaître la ligne C brillante, à une distance bien plus grande que les 8 secondes de la chromosphère. L’enveloppe d’hydrogène existe donc, et, si l’on a de la peine à le voir, c’est précisément par la raison qui fait qu’on ne voit pas la base des jets d’hydrogène faibles au voisinage de la chromosphère elle-même, à moins de précautions particulières. » L’enveloppe d’hydrogène existe donc sur les taches du bord, et, au lieu de la voir tranquille, on la voit agitée d’une manière prodigieuse, se dressant en filets très-roides, droits et perpendiculaires au bord, et s’élançant en haut. Nous sommes donc loin de le voir s engouffrer, comme le dit M. Paye. Ces mouvements sont réels et non apparents, car ils sont accompagnés de changements plus ou moins persistants dans les formes, changements qu’on ne peut pas attribuer toujours à l’agitation de l’air. Tout au contraire, j’ai bien souvent remarqué, dans mes publications, que le mouvement de l’atmosphère est insensible sur la chromosphère, comme sur les raies des spectres stellaires à l’horizon. Il est vraiment étonnant de voir l’air produire des vibrations immenses dans le bord solaire, et laisser par-с. R., 187З, Ie* Semestre. (T. LXXVI, № 17.) X35