( 1002 ) astronomie physique. — Sur quelques observations spectroscopiques particulières.Note du P. A. Secchi. « Dans mes longues recherches spectroscopiques, je suis arrivé à signaler plusieurs phénomènes qui ne me paraissent pas encore suffisamment clairs, et qui, bien que signalés par les astronomes, exigent quelques études. ’ » Je commencerai par un fait indiqué par le capitaine Herschell en 1869, mais laissé par lui sans explication (1). Lorsqu'on observe la chromosphère avec la fente élargie, dans le spectroscope, on voit que, à sa base, elle est séparée du bord solaire par une ligne noire. Le bord de la fente étant très-net et parfaitement mis au point, on le voit trancher nettement sur cette ligne noire très-bien terminée. J’ai constamment observé ce phénomène, dont 1 explication m’a paru longtemps problématique; enfin je crois avoir réussi à en deviner l’explication. Cette ligne noire ne serait produite que par l’absorption de la région extérieure de la chromosphère sur la lumière des régions de la chromosphère situées plus profondément. En effet, en supposant la chromosphère haute de 10 à secondes, il est facile de calculer que les points qui sont sur la tangente au bord du globe solaire émettent des rayons qui, pour arriver à l’observateur, doivent traverser une épaisseur presque égale à 100000 kilomètres de chromosphère; si faible que soit sa densité, cette couche énorme doit exercer une grande absorption et produire à sa base une ligne renversée, comme celle que donne l’observation. Il nie paraît même y avoir là une donnée précieuse, qui pourrait bien nous conduire à apprécier la densité de la chromosphère dans les couches les plus voisines de la photosphère. J’y reviendrai une autre fois. La ligne jaune Ds présente le même phénomène. » Quant à la chromosphère, il reste toujours une question très-délicate à résoudre, c’est la manière dont elle se comporte sur les couches minces et brillantes que l’on observe dans les régions des taches. On a dit que la chromosphère fait défaut sur les taches : sur cette proposition, M. Faye a fondé un argument en faveur de sa théorie, en disant que nous voyons l’hydrogène s’engouffrer dans la tache; il a même été jusqu’à dire que cette absence de chromosphère est très-significative, car il s’agit d’uiie dépression de 8 à x6 secondes d’arc (2). » Ces assertions sont graves et réclament quelques éclaircissements : (1) Voir Proceedings of the R. Soc. of London, vol. XVIII, p. 63. (2) Voir Comptes rendus, t. LXXVI, p. 739, ligne 11.