( ioo3 ) dans cet état. A première vue, il était facile de constater qu’il offrait une taille notablement supérieur e à celle des autres. Il fut mis sur le porte-objet du microscope et écrasé; la même opération fut faite pour des pucerons bruns. La couleur des globules graisseux et colorés fut trouvée un peu différente dans les deux cas; ils sont réunis peut-être en masses plus gorsses chez l’individu jaune, ce qui pouvait expliquer sa teinte plus vive; mais il y a une autre explication plus naturelle. » Le tégument externe des Phylloxéra jaunes est relativement très-mince, il est incolore; celui des insectes bruns est épais et coloré en brun. Ce tégument est assez épaissi pour qu’on y puisse remarquer des détails que je n’avais pu distinguer auparavant. À l’extrémité des antennes, qui est taillée en bec de flûte, il y a un organe spécial du tact, de l’odorat ou de l’ouïe (i), d’une structure assez compliquée. Sur les individus bruns, on peut voir à la surface certaines réticulations qu’il est absolument impossible de retrouver sur les autres. » Le lendemain, en examinant la portion d’écorce sur laquelle avait été trouvé le Phylloxéra jaune dont il vient d’être question, il s’en montra un autre, jaune aussi, qui ne sy trouvait point la veille; l’un des Phylloxéra bruns s’était donc transformé. En !’examinant avec soin, je remarquai qu’il était encore engagé par la partie postérieure dans une enveloppe dont il s’efforçait de se débarrasser. Il agitait vivement ses antennes et ses pattes. La dépouille dont l’insecte s’était débarrassé était fendue par la partie antérieure, suivant une ligne symétrique située dans un plan vertical ; à l’air sec, il se dégagea rapidement de ce tégument. On pouvait voir sur le jeune animal certains pores, vraisemblablement des stigmates dont on n’avait pas encore fait •mention, ce me semble, il était d’une couleur jaune très-brillante; l’enveloppe qu’il avait rejetée était très-brune. Telle est l’explication du changement de couleur. » En écrasant les individus bruns, il n’est pas rare de voir dans les antennes ou dans les pattes un deuxième appendice tout à fait semblable, emboîté dans le premier, mais un peu en retrait. Cela produit parfois des apparences difficiles à interpréter au premier abord. C’est le premier prélude du changement d’état. (i) A cet état, le Phylloxéra paraît posséder uniquement des yeux formés de trois cel lules de pigment rouge; il tâte le sol, sur lequel il s’avance avèc précaution, au moyen de ses deux antennes, comme un aveugle qui se servirait de deux cannes, ainsi que cela a été dit souvent. , • 128..