( 999 ) l’isolement des rayons qui constituent la lumière blanche par le moyen de la dispersion prismatique. Les deux premières se réduisent presque exclusivement, l’une à l’emploi de la lampe monochromatique à chlorure de sodium, la seconde à celui des verres colorés en rouge. Quant à la troisième, elle n’est pas aussi restreinte dans ses procédés que les deux premières, puisqu’elle permet d’utiliser toute espèce de radiations ; mais le plus souvent on recule devant son emploi, à cause de la complication des installations et de la lenteur des préparatifs nécessaires pour changer, pendant le cours d’une expérience, la couleur de la lumière utilisée. Au cours de mes recherches sur la dispersion des gaz et des vapeurs, il m’est devenu nécessaire de pouvoir faire varier presque instantanément la nature de la lumière éclairant la fente d’un collimateur; c’est ainsi que j’ai été amené à imaginer l’appareil que j’ai l’honneur de soumettre à l’Académie, et à l’emploi duquel j’espère que les physiciens trouveront quelque commodité. )> Le problème était celui-ci : étant donné un faisceau de lumière composée, invariable de direction, en extraire les rayons de diverses couleurs pour les envoyer isolément dans une même direction, avec cette condition, que l’axe de chaque faisceau se trouve pour chacun d’eux passer par un point fixe. Or, que l’on conçoive un rayon de lumière blanche, de direction constante, rencontrant un prisme; parmi tous les rayons colorés qui le composent il y en a un qui subit une déviation minimum; celui-là émerge en faisant avec la bissectrice de l’angle réfringent du prisme un angle égal à celui formé avec cette même droite par le rayon incident. Si maintenant on recueille avec un miroir le faisceau dispersé, on pourra renvoyer dans telle direction que l’on voudra le rayon simple dont nous venons de parler. Cela posé, supposons que le prisme vienne à tourner d’un certain angle, le rayon subissant le minimum de déviation aura changé et il fera en émergeant, avec la direction du premier, un angle double de la rotation du prisme; mais, si en même temps le miroir tourne d’une quantité égale à cette dernière, le rayon réfléchi restera parallèle à la direction suivie par le rayon précédent; il n’y aura de changé que la nature du rayon. On peut se poser en outre une autre condition, à savoir : que le rayon réfléchi passe toujours par un même point; pour la remplir, il n’y aura qu’à placer l'axe de rotation du miroir sur sa surface et à lui faire rencontrer la direction que l’on veut conserver fixe, et passant par le point donné; il faudra, en outre, que le prisme puisse prendre un mouvement convenable de translation, en même temps qu’il est animé de son mouvement de rotation.