» ( 993 ) Je viens de dire que les crues des rivières de la Bourgogne duraient, presque tous les ans, pendant des mois entiers, et qu’alors le titre hydroti-métrique de l’eau de la Seine, correspondant au bicarbonate de chaux, atteignait la limite i8°, 60. Si donc ce titre était trop élevé, l’eau de Seine serait incrustante tous les ans pendant quelques mois, et les conduites posées depuis longtemps seraient tapissées de dépôts calcaires; or c’est ce qui n’a pas lieu. Donc on peut distribuer sans crainte une eau dont le titre hydrotimétrique ne dépasse pas i8°,6o. » Les choses se passent dans les conduites de distribution à peu près comme dans les rivières. Lorsque leur titre hydrotimétrique dépasse 18°,6o, les eaux sont incrustantes. ״ J’ai déterminé tous les lundis, pendant un an, le titre hydrotimétrique des eaux du canal de l’Ourcq et d’Arcueil, qui sont, non pas très-incrustantes, comme on le croit généralement, mais près de îa limite où les eaux cessent de l’être : ce sont des eaux limites. Ce travail a été détruit par l’incendie de mon cabinet. Si ma mémoire est bonne, le titre hydro-timétrique correspondant au bicarbonate de chaux en dissolution dans l’eau de l’Ourcq, puisée à l’aqueduc de ceinture, est environ 24 degrés. » Pour l’eau d’Arcueil, j’ai conservé les résultats suivants : Titre hydrotimétrique correspondant aux carbonates terreux. o / A la source de Rungis................. 21,69 Puisages du 4 juin i858 ' A l’aval de la chute du pont aqueduc. 21,4! " ' ( Au réservoir de l’Observatoire........ 20, !3 Ce dernier nombre concorde d’une manière remarquable avec le titre hydrotimétrique déduit d’une analyse de l’eau d’Arcueil, puisée à la fontaine Saint-Michel. Ce litre est 20°,25. L’analyse est de notre collègue M. H. Sainte-Claire Deville. » Entre la source et la chute du pont aqueduc d’Arcueil, sur une longueur de 7168 mètres, il ne se forme, pour ainsi dire, aucun dépôt sur les parois de l’aqueduc. C’est une chute de 60 centimètres, qui se trouve en tête du pont aqueduc, qui détermine le départ de l’acide carbonique et le dépôt du carbonate de chaux. L’eau devient immédiatement très-incrustante, et les dépôts, sous la chute même, sont considérables. De là jusqu’au regard de l’Observatoire, sur une longueur de 5^97 mètres, le pouvoir incrustant de l’eau va en diminuant et devient très-faible à l’extrémité de l’aqueduc. » » J’ai détruit complètement celte propriété de l’eau d’Arcueil par le moyen suivant : j’ai porté à 1 mètre la hauteur de la chute du pont aqueduc. J’ai placé au-dessous de cette chute un récipient hémisphérique en tôle, tout criblé de petits trous. L’eau débitée par l’aqueduc passait par ce récipient et tombait en pluie dans le petit bassin construit sous la chute. Des brins de bouleau restèrent immergés pendant quatre mois dans chaque regard. Sous la chute, après ce délai, pour me servir d’une expres- C. R., 1873, 1 **Semestre. (T. LXXVI, № IG.) 127