( 987 ) Chili l’influence la plus salutaire, et qui probablement a contribué pour beaucoup à cet état de calme et de prospérité où se trouve cette République, Elle y forme, du reste, un de ses plus grands éléments de richesse, et son produit est tel, qu’en blé seulement il y a des propriétaires qui en récoltent 20,000, 4o,ooo, et jusqu’à 72,000 hectolitres par an. En réunissant les nombreuses notes que, sur ce sujet, contiennent mes journaux, j’ai pu, après les avoir groupées et discutées, les publier méthodiquement en deux volumes. Je ne me contente pas de parler des différents systèmes de culture suivis, je parle aussi et longuement des mœurs et coutumes des campagnards, et même de l’état où se trouvait cette industrie chez les aborigènes lors de la conquête, et des plantes qu’ils cultivaient. •Parmi celles-ci, il y avait une espèce de bromus qui leur servait à faire un pain sans levain, ce qui vient contredire l’opinion généralement reçue, que le mais était la seule graminée employée en Amérique. » Un travail auquel le public, comme souscripteur de l’ouvrage, tenait beaucoup, était que 1’ Histoire politique du Chili fût ajoutée à cette publication encore trop scientifique pour lui être dans ce moment de grande utilité. Quoique à peu près étranger à ces travaux d’érudition, cependant, par déférence pour le Gouvernement et pour le public, je me décidai à l’aborder, persuadé que je n’avais qu’à relater les faits sans portée notable qui se sont passés depuis la conquête. C’était donc le simple rôle de narrateur que j’avais à remplir, sans être obligé de m’inspirer de ces idées philosophiques que les faibles connaissances que l’on a encore sur cette histoire ne pourraient permettre, et qui varient, du reste, suivant la manière de penser de chaque auteur. » Pour rendre ce travail aussi complet que possible, je me procurai non-seulement au Chili, mais encore au Pérou et à Buenos-Ayres, les chroniques et les manuscrits relatifs au pays, et à mon retour en France je fus passer cinq mois dans les archives américaines de Séville, où se trouvent toutes les correspondances des gouverneurs. Grâce à l’autorisation que put obtenir pour moi M. de Bourgoing, alors notre ambassadeur à Madrid, je pus faire copier un grand nombre de ces précieux documents, lesquels, réunis à ceux rapportés du Chili et aux Notes prises auprès des généraux des guerres de l’indépendance m’ont mis à même de publier cette Histoire jusqu’en i83o, c’est-à-dire jusqu’à l’époque où le pays a été définitivement constitué. Les huit volumes qui en font partie sont suivis de deux autres contenant des Mémoires originaux avec leur forme native, et des Lettres de ces gouverneurs, parmi lesquelles se trouvent celles du con- 126..