( 9l5 ) dont on voit les spectres renversés et dilatés dans les taches sont les mêmes que ceux qu’on distingue ordinairement dans les éruptions. Il n’y a pas de raison pour admettre que ces éruptions aient lieu seulement au bord : elles doivent avoir lieu également au milieu du disque ; ce sont donc les mêmes métaux en vapeurs, qui brillent directement au bord, et que nous voyons apparaître au milieu du disque sur les taches comme masses absorbantes.L’un et l’autre de ces faits sont incontestables, et la théorie de leur interprétation est admise par les physiciens. Je n’ai donc pas eu en vue seulement d’expliquer la partie noire des taches, et l’on ne peut pas surtout dire que j’aie fait appel à , comme l’écrit M. Paye (page 696, ligne 10). Le raisonnement que suppose M. Faye n’a jamais été fait par moi. « Les taches sont noires (dit-il); ce fait lui a suggéré (au P. Secchi) l’hypothèse que les produits des éruptions solaires retombent sur la surface solaire, » » Ce n’est pas une hypothèse que de voir les éruptions; ce n’est pas une hypothèse que de reconnaître une absorption spéciale dans les taches; et le renversement des spectres n’est pas non plus une hypothèse. Je sais bien que M.Faye rejette les éruptions, mais s’il veut prendre la peine de recourir à de bons instruments et avoir la patience de chercher ces phénomènes, il les verra sans doute comme tous les autres. En prenant la généralité des phénomènes, il verra que ces éruptions ne pourront pas donner, comme il le prétend, des couronnes obscures autour du jet au lieu de couronnes brillantes. Je ne m’arrêterai donc pas à réfuter cette conclusion; elle est fondée sur l’idée du cratère tel qu’on le conçoit sur la Terre, et j’ai déjà dit quelle différence il y a entre ces cratères et les taches. >r M. Faye continue à exposer un grand nombre d’hypothèses subsidiaires que je dois (selon lui) imaginer, pour expliquer chaque fait différent. « Le P. Secchi, dit-il, admet gratuitement que les jets éruptifs sortent obliquement et vont verser au loin leurs produits en un même lieu, et que, s’il y a plusieurs centres d’érup-don, leurs jets convergent vers une région centrale. » » Je prie d’abord M. Faye d’effacer ce mot malheureux, gratuitement. Je n’oserais jamais imposer au public savant des dessins imaginaires, ni faire voir dans ma lunette des figures de lanterne magique. L’inclinaison des jets est un fait; il ne peut être nié que par les savants qui n’ont point observé. Quant à la convergence des jets en un même lieu, je nie suis suffisamment expliqué sur ce point : la convergence n’est pas plus gratuite que