( 894 ) les besoins à 80 litresi par tête : c’était /*ooo mètres cubes à distribuer par jour. La Garonne fut chargée de les fournir; mais les eaux ne sont pas toujours claires; avoir de l’eau claire, tel fut, en ce qui concerne le côté hygiénique de la question, le seul point dont on se préoccupa. On supposa — cela s’était pratiqué ailleurs— qu’en creusant une galerie sur les bords de la rivière, on attirerait les eaux à travers le gravier intermédiaire, et que ces eaux attirées laisseraient les matières troublantes dans les interstices. Quant à l’œuvre d’art, elle se compose d’un système de roues hydrauliques et de pompes, avec leurs accessoires; d’un château d’eau pour renfermer le tout, et enfin d’un réseau de conduites amenant l’eau dans les diverses parties de la ville. Le plan ainsi exécuté, quelles ont été les suites? » A Toulouse, l’eau de la Garonne est excellente. Elle fournit, par litre, seulement !3 centigrammes de matières fixes, tandis que l’eau des anciennes fontaines et des puits contient depuis 5o jusqu’à 80 de ces mêmes matières. Si l’on prend cette eau, telle que la rivière la fournit, et qu’on la laisse déposer, ou bien qu’on la fasse passer à travers une couche de substances inertes, on a une eau claire, tout à fait irréprochable, aussi longtemps que le principe relatif à l’inertie, à la neutralité, qui doivent constituer le caractère fondamental de toute matière filtrante, n’aura point été offensé. L’eau participe toujours des qualités du terrain à travers lequel elle coule : taies sunt aquœ, qualis est terra per quant fluunt, a dit Pline l’Ancien. Les ingénieurs qui ignorent ce fait capital, ou qui négligent de le respecter, s’exposent à des échecs d’autant plus regrettables qu’ils intéressent surtout la santé des populations. En ï83g, à Vienne (Autriche), on creusa un égout principal dans l’un des faubourgs; on avait bouché les affluents; de grandes pluies survinrent, engorgèrent ces derniers; les matières qu’ils charriaient pénétrèrent dans le sol, et tous les puits d’alentour furent infectés. Une épidémie instantanée de fièvre typhoïde emporta, en quinze jours, plus de mille personnes. )> A Toulouse, comme il a été dit, pour clarifier l’eau de la Garonne, on l’a soutirée à la rivière, à travers le gravier : à quelques mètres du rivage, on a creusé une première galerie, puis une deuxième et une troisième, pour suppléer à l’insuffisance des produits de la filtration. L’état des choses a duré ainsi plusieurs années à la satisfaction générale. Depuis lors, la population a augmenté, au point que, au lieu de 5oooo âmes, il en faut abreuver aujourd’hui 126000; de là, nécessité d’amener une quantité d’eau plus considérable. Des galeries nouvelles ont été construites, sur une échelle plus