( 888 ) peau de la poitrine, en cinq points différents. Immédiatement après l’opération, les battements cardiaques s’accélèrent; l’animal a de la salivation; ses pupilles sont énormément dilatées; la respiration devient plus forte et pénible; un thermomètre qui, introduit dans le rectum, marquait 3g°,2 avant le début de l’expérience, marque bientôt 39°,4- L’animal est détaché, mais il ne peut plus se mouvoir; il fait de vains efforts pour se traîner sur le sol; les membres postérieurs sont plus atteints que les membres antérieurs. Il a conservé toute son intelligence; il est sensible, car les piqûres font naître des mouvements dans les membres qui ne sont pas complètement paralysés sous l’influence de la dose injectée. Enfin le rétablissement a lieu au bout d’une demi-heure, ce qui indique que le poison doit s’éliminer vite. » Ces symptômes sont, comme on le voit, tout à fait semblables à ceux que produit le curare. On remarque la persistance des battements cardiaques, alors que les mouvements volontaires ne peuvent s’effectuer, que la respiration est pénible; on remarque la dilatation de la pupille, enfin une élévation légère de la température animale; mais, pour mieux étudier les phénomènes, j’ai fait d’autres expériences, telles que les suivantes : » Deux grenouilles ont chacune une cuisse liée fortement, moins le nerf sciatique. Je leur injecte, sous la peau du dos, à l’une 5 gouttes, à l’autre xo gouttes d’une solution concentrée d’iodure de tétraméthylammonium. L’empoisonnement commence au bout de deux ou trois minutes; il n’est complet, ou presque complet, qu’au bout d’un quart d’heure à vingt minutes. A ce moment, l’excitation exercée en un point quelconque du corps ne sollicité aucun mouvement, excepté dans la patte préservée du poison par la ligatui’e. Si, par exemple, on pince les grenouilles, si on leur touche les yeux avec une baguette humectée d’acide acétique, rien ne se produit dans les parties empoisonnées, les paupières ne se ferment pas, mais la patte préservée de la substance toxique se contracte plus ou moins vivement. La sensibilité existe donc, mais le mouvement se trouve aboli dans les parties atteintes par le poison. En excitant le nerf sciatique de la patte préservée, on provoque de vives contractions, tandis qu’en touchant le nerf sciatique de la patte empoisonnée on n’en provoque pas. Enfin les muscles, qui ne se contractent plus lorsqu’on excite leurs nerfs, se contractent au contraire sous l’influence de l’électricité appliquée directement sur eux. » Ces faits, joints à ceux que j’ai observés chez les chiens, prouvent : i° que l’iodure de triméthylammonium est un poison énergique ; 2° qu’il paralyse les extrémités des nerfs moteurs; 3° qu’il respecte la sensibilité et