( 88! ) nous allons le voir. Nous devons toutefois faire remarquer que, quelle que soit la polarité de la goutte de mercure mise en contact avec l’une des électrodes, celte goutte s’aplatit sous l’influence de l’action du courant, et fournit une surface plus grande, qui s’oxyde quand elle est positive, mais qui reprend son éclat métallique quand elle devient négative. » 2° Si l’on emploie des solutions capables de dégager au pôle positif des gaz susceptibles de s’allier énergiquement avec l’hydrogène, quand ils sont à l’état naissant, comme cela a lieu avec les solutions de chlorure de sodium, de cyanure de potassium, et qui fournissent du chlore et du cyanogène à l’électrode positive, les effets, quant au mouvement du mercure, sont assez capricieux et se manifestent généralement (après que le mercure a constitué pendant quelques instants l’électrode négative) dans le sens de ceux qui se produisent avec l’eau ; mais il se détermine, à la suite de cette action, d’autres effets très-curieux, qui peuvent donner quelques renseignements utiles sur le phénomène qui fait l’objet du présent travail. Ainsi, si l’on fait passer pendant quelques instants le courant d’une pile Chutaux de 8 éléments à travers une solution de chlorure de sodium, au milieu de laquelle sera immergée une goutte de mercure mise en rapport avec le pôle négatif de la pile, et qu’après avoir enlevé cette communication on vienne à plonger dans le mercure l’électrode positive où s’est dégagé le chlore, un dégagement abondant de gaz, quelquefois même plus énergique que celui résultant de l’action de la pile, se produit autour du point de contact de l’électrode avec le mercure, et dure pendant un temps relativement assez long. Si, pendant que ce dégagement s’opère, on vient à plonger dans l’eau salée l’électrode négative, la surface du mercure se recouvre immédiatement d’une pellicule jaunâtre qui passe très-promptement au noir et qui paraît n’être que de l’oxydule ou du protoxyde de mercure; mais, aussitôt cette pellicule formée, le dégagement gazeux semble s’arrêter, et ce n’est que quand, après avoir retiré de nouveau l’électrode négative, la pellicule en question a disparu au bout de quelques instants, que ce dégagement de gaz recommence. Cette circonstance pourrait faire supposer que le gaz ainsi dégagé est de l’hydrogène dont l’action, au moment de la formation de l’oxydule, serait employée à réduire ce dernier, comme cela a lieu du reste quand on met le mercure ainsi oxydé directement en rapport avec le pôle négatif; mais ce qui est le plus curieux dans ce phénomène, c’est qu’il ne se produit que sous deux conditions : i° quand le fil de platine qui le détermine a dégagé pendant quelques instants du chlore et qu’il n’a pas été essuyé ; a° quand le mercure même a servi d’électrode négative et