( 867 ) situé dans le plan d’incidence, cet appareil permet d’annuler la différence de phase que la réflexion établit entre les deux composantes principales du rayon réfléchi, et de reconstituer un rayon polarisé rectilignement que l’analyseur peut éteindre. L’emploi du compensateur à teintes plates présente cet avantage que, au lieu d’avoir à ramener une frange entre des points de repère, comme dans le compensateur de Babinet, on est conduit à éteindre toute la lumière qui se trouve dans le champ d’observation; les mesures me paraissent comporter ainsi plus de précision. » L’une des grandes difficultés que l’on rencontre dans l’étude de la réflexion, c’est l’état des surfaces réfléchissantes. Le travail nécessaire pour leur donner un poli suffisant et les influences atmosphériques en modifient la structure au point de changer complètement les propriétés optiques; il serait même difficile de reproduire une surface identique à une autre autrement qu’en utilisant des clivages naturels. Ces causes d’erreur ont été signalées par la plupart des physiciens qui se sont occupés de la réflexion. J’ai cherché à les éviter en employant comme surfaces réfléchissantes des couches d’argent déposé chimiquement avec les précautions indiquées par M. Martin. Les dépôts ainsi obtenus étaient simplement lavés et séchés sans subir aucun poli artificiel; on leur donnait des épaisseurs différentes en les faisant séjourner plus ou moins longtemps dans le bain d’argent. )> Pour déterminer l’épaisseur de la couche, j’ai d’abord employé un procédé direct qui consiste à mesurer la différence de marche de deux rayons réfléchis normalement, l’im sur l’argent, l’autre sur la surface du verre mise à nu, soit par le procédé des franges d’Young, soit par les anneaux colorés; mais, pour des épaisseurs aussi faibles, l’exactitude des mesures n’était pas suffisante. M. Fizeau a imaginé un procédé très-rapide, qui consiste à déposer sur la lame un morceau d’iode et à compter le nombre des anneaux produits par la couche d’iodure. Ces anneaux sont i5 ou 16 fois plus nombreux que ceux qui correspondraient à une épaisseur d’air égale à celle de l’argent, ce qui augmente beaucoup la précision. Toutefois, pour déduire de là l’épaisseur de l’argent, il huit admettre que l’iodure ainsi obtenu a la même composition et la même densité que l’iodure d’argent préparé par les procédés chimiques ordinaires, et employer un indice de réfraction déduit de l’angle de polarisation. J’ai jugé utile de contrôler cette méthode en opérant sur une couche d’argent plus épaisse et d’une grande étendue, et en déterminant le poids de l’argent; il suffit alors d’admettre que le métal déposé a la densité ordinaire pour en