( 827 ) de nouveau. M. Faye, dans sa théorie des cyclones, s’est donc propose encore de donner l’explication de la constance d’épaisseur, admise par lui dans la chromosphère. Or je me permets de faire ici une hypothèse : supposons que les prétendues éruptions de M. Faye viennent à cesser pour un moment, c’est-à-dire supposons que les protubérances hydrogénées indépendantes des taches cessent complètement de se montrer à la surface du Soleil. Les cyclones continueront encore à produire des taches et à en traîner au fond par aspiration les matériaux froids de la chromosphère, qui, réchauffés et devenus plus légers, remonteront autour du tourbillon pour rétablir l’épaisseur de la chromosphère, de la même manière et avec la même énergie que dans le cas ordinaire où il y a un certain nombre de protubérances sans taches ou d’éruptions, selon M. Faye. Ainsi il est évident que les cyclones ne suffisent pas à maintenir l’équilibre, et que la chromosphère devrait s’accroître, tandis que M. Faye assure qu’elle reste invariable. » Le savant astronome ajoute que l’analogie se poursuit encore mieux avec les tourbillons de nos cours d’eau, qui entraînent au fond les corps flottants et les abandonnent ensuite, en sorte qu’on voit ces corps remonter plus loin à la surface. Mais, au fond des eaux, ces corps ne trouvent pas de causes capables de troubler le cours régulier du tourbillon ; au contraire, dans les taches solaires, l’hydrogène étant amené au fond, sa température doit s’accroître brusquement et il doit être repoussé en haut avec une violence capable de troubler le tourbillon, et même de le percer. Or, au-dessus des taches, il n’en est pas ordinairement ainsi; ce n’est que dans certains cas qu’on observe des explosions violentes à la place de la tache. Dans la théorie de M. Faye, cela ne serait pas possible, bien qu’il admette que, du fond de la tache, l’hydrogène se répand dans les fa-cules dont les taches sont accompagnées, avec une grande vitesse. Ainsi, quand une tache solaire arrive sur le bord ou près du bord, on devrait voir toujours dans le spectroscope, à la place de la tache, une série de belles flammes, composées de différents matériaux et inclinées à droite et à gauche à partir du milieu, comme une espèce d’éventail. Yoici un exemple récent, démontrant que les choses peuvent se passer bien différemment. » Hier j’ai vu, sur le Soleil, une belle région faculée, sans taches, près du bord occidental : la partie la plus brillante se trouvait entre 89 et 97 degrés; sa distance était telle que, le jour suivant, cette région devait correspondre au bord. J’en ai pris note sur mon registre, de façon à pouvoir établir un rapprochement avec les phénomènes que je pourrais pro-