( 767 ) )> Je regrette d’avoir à le dire, toutes ces assertions sont erronées. Voici ce que j’ai constaté, non dans le cabinet et sur des pucerons élevés dans des bocaux, mais dans le vignoble et sur des sujets en pleine liberté ; non par quelques rares sondages partiels et incomplets, mais a la suite de très-nombreux examens faits sur des souches entières, examens renouvelés tous les quinze jours depuis le commencement du mois d’octobre jusqu’à aujourd’hui. Mes recherches m’ont été particulièrement facilitées par le fait que deux de mes vignes, non submersibles, n’ayant pu etre par conséquent soustraites à l’action destructive du fléau, sont condamnées a 1 arrachage. L’une de ces vignes est située dans un terrain profond et argilo-calcaire de la plaine ; l’autre repose au pied d’un coteau, sur un sol de peu d’épaisseur et d’une grande perméabilité. » Je vais relater simplement ce que j’ai vu. De mes observations je déduirai ensuite quelques conclusions qui pourront avoir une certaine valeur, au point de vue pratique, dans l’intéressante question du Phylloxéra. W Mois cVoctobre. — Dans les derniers jours du mois, il ne restait plus sur les racines des vignes que de jeunes sujets en grand nombre, la plupart prenant déjà cette teinte jaune cuivré qui caractérise la période de !,engourdissement hivernal; parmi eux, quelques nouveau-nés très-reconnaissables par leur couleur ambrée, leurs formes déliées, leur agilité et la course vagabonde à laquelle ils se livrent pour trouver la place où ils doivent implanter les soies de leur trompe dans les pores du tissu radiculaire pour s’y fixer et y passer l’hiver; et enfin de très-rares groupes d’œufs qui sont encore dans la position où la mère les [a laissés en mourant. » Mois de novembre. — Sur plusieurs souches arrachées avec le plus grand soin dans la partie haute de la vigne, là où le terrain peu profond et très-perméable se ressuie, en temps normal, avec la plus grande facilité, il ne m’a pas été possible de trouver un seul Phylloxéra. J’en ai trouvé dans la partie la plus basse, où le terrain plus profond et moins graveleux garde d’habitude l’humidité plus longtemps. J’ai vu là dix à vingt pucerons sur chacune des souches arrachées ; mais comme ils étaient, pour la plupart, cachés sous la vieille écorce des racines,, et qu’il était assez difficile de les dénicher, il devait nécessairement y en avoir un plus grand nombre. » Dans la partie du milieu de la meme vigne, terrain de nature intermédiaire entre celle du haut et celle du bas, je n’ai fait arracher qu’une seule souche; mais cette souche unique m’a permis de faire des observations très-intéressantes. L’arrachage en a été fait de la manière la plus complète au moyen d’une excavation qui, ayant 3 mètres de diamètre et ^5 centimètres de profondeur, me permit d’attaquer les racines par dessous et d’extraire la souche avec tout son appareil radiculaire. C’était le plus beau spécimen qu’il fut possible d’imaginer au point de vue de l’étude du Phylloxéra. » La plupart des racines, les grosses surtout, étaient couvertes de pucerons sur toute leur longueur, depuis leur point d’attache au tronc jusqu’à leur extrémité. On voyait des plaques compactes d’insectes dans toutes les fentes de la vieille écorce ; il y avait meme de ces fentes 98..