( 735 ) » Il y a plus* quand une tache se segmente (et elle se segmente parce qu’elle rencontre des obstacles locaux qui peuvent bien souvent se borner à en altérer passagèrement les contours), la première chose que font les segments c’est, à mesure qu’ils se séparent et s’isolent, de prendre la forme circulaire. Ces faits sont si familiers à tous ceux qui s’occupent du Soleil* que je n’avais pas songé qu’il fallût les établir de nouveau devant l’Àca? démie. Le P. Secchi, dans sa récente théorie, n’a pas manqué de tenir compte de ce trait constant de la figure des taches, en disant : « Questa massa informa dà principio si viene poco a poco regolarizzando e prendendo una forma circolare.,., » »2) Pour prouver que les cyclones ne peuvent expliquer l’obscurité des taches, M. Vicaire compare le trajet parcouru dans l’atmosphère par les rayons venant de l’extrême bord du disque avec le trajet bien moindre, selon lui, des rayons venus du fond des taches; et comme l’extinction dans le second cas est néanmoins beaucoup plus forte, il en conclut que les gaz des taches ne sauraient provenir de l’enveloppe solaire. » A ces aperçus il suffit d’opposer les données physiques de là question. Ce que M. Vicaire nomme l’atmosphère du Soleil se compose principale« ment de deux couches très-différentes : i° une couche absorbante, composée des vapeurs de tous les matériaux reconnus spectralement dans lé Soleil; cette couche est si mince et probablement si variable, que son existence, délicate à constater, a été longtemps méconnue ; 2° une enveloppe bien plus épaisse, mais généralement perméable pour presque tous les rayons ; cette couche, principalement formée d’hydrogène, est la chromosphère dans le sein de laquelle les éruptions injectent passagèrement des matériaux plus absorbants de la première couche ou de même nature qu’eux. L’extinction produite par ces deux couches, et surtout par la première, est sensible sur les bords; mais, très-près du bord, elle croît rapidement, De quel point entend parler ici M¿ Vicaire? S’il s’agit du bord même, je dirai que l’extinction n’est pas aussi faible qu’il le croit, car elle va jusqu’à ôter de la précision au contour du disque solaire : elle y supprime presque en totalité les rayons rasants (i). Il est du reste actuellement impossible de calculer la longueur du trajet des rayons lumineux dans cette prémière couche, la plus efficace. » Voilà donc l’un des termes de la comparaison géométrique établie par M. Vicaire. Quant aux taches, l’action aspirante du cyclone s’exerce à la fois sur les deux couches et entraîne à l’intérieur un mélange toujours • ( ï ) Suppression relative, bien entendu, à Tétât de notre œil et à l’éclat général du champ de la vision. 94••