( 712 ) » Une méthode pour obtenir, par la lumière, le dosage d’une substance, alors que l’analyse chimique devient impuissante, a donc une importance qui ne peut échapper à personne. » Depuis assez longtemps déjà, j’ai essayé de poser les bases rationnelles de cette nouvelle branche d’analyse spectrale, que j’ai nommée Yanaljse spectrale quantitative. » Ces bases ont été exposées dans une Communication à l’Académie, faite le 7 novembre 1870. » Je disais, en prenant pour exemple un sel de soude porté dans une flamme à base d’hydrogène : « Le spectroscope indique d’une manière incontestable que c’est le sodium incandescent qui, dans cette circonstance, produit la lumière jaune communiquée à la flamme, lumière qui, par l’action du prisme, fournit presque exclusivement les deux composantes de la raie fraünhoférienne D. Le sel de soude a donc été décomposé, et ses éléments dissociés. Le métal mis en liberté et porté a !’incandescence rayonne sa lumière caractéristique, et, trouvant ensuite de l’oxygène dans le milieu ambiant, il doit s’y combiner et se répandre dans l’atmosphère à l’état de composé sodique. L’existence du sodium libre a été temporaire, mais incontestable; toutes les molécules métalliques ont été, successivement et pendant un certain temps, mises en liberté. » Or, pendant la période de cette mise en liberté, si l’on admet (ce qui peut etre tres-sensiblement réalisé dans une expérience bien conduite) que ces molécules passent par les mêmes phases d’incandescence et fournissent la même quantité de lumière, il en résultera que la quantité totale de lumière sodique émise par la flamme, depuis le moment où le sel commence à se décomposer jusqu’à celui de son extinction, sera proportionnelle au nombre des molécules de sodium contenues dans le sel, et toute méthode qui fera connaître cette quantité totale, cette intégrale de force lumineuse, conduira à la détermination du poids de métal qui l’aura produite. C’est ainsi que la connaissance d’une quantité déterminée de matière peut être ramenée à ..des mesures photométriques. » Je n’ai pas besoin d’ajouter que ces considérations s’appliquent sans modification à tous les corps donnant dans les flammes une émission lumineuse spécifique, tels que le lithium, le thallium, etc. Si le corps était libre et porté directement dans le foyer, comme ce serait le cas pour un métal placé dansTare électrique, le principe serait encore applicable, pourvu que la substance se volatilisât régulièrement, en sorte que toutes ses particules prissent successivement une part égalé a l’émission lumineuse. », je me réserve de développer ce sujet, et d’exposer plus tard les méthodes expérimentales qui me paraissent donner les meilleures applications des principes exposés (1). » » Dans cette Note, j’exposais deux procédés pour !’application de ces principes. (1) Comptes rendus, t. LXXI, p. 626.