( 687 ) HYDRAULIQUE. — Note sur des applications nouvelles des principes des écluses de navigation à colonnes liquides oscillantes ; par M. Â. de Caligny. « Quand un bateau chargé, occupant presque toutela section d’uneécluse, entre du bief supérieur dans le sas, il fait entrer dans ce bief une quantité d’eau quipeut ne pas différer beaucoup d’une éclusée. S’il remonte ensuite étant vide, il ne fait entrer de l’écluse dans le bief d’aval qu’une quantité d’eau beaucoup moindre quand il quitte ce dernier. Il résulte de ces considérations, comme l’a remarqué Girard, membre de l’Académie des Sciences, que si les écluses avaient des chutes assez petites par rapport au tirant d’eau des bateaux, un canal pourrait être considéré comme une machine à élever de l’eau dans certaines conditions. On conçoit les complications qui en résulteraient, combien la multiplicité des écluses serait dispendieuse, et combien cela augmenterait la durée de la navigation. » Mais depuis que la réussite d’un de mes systèmes d’écluses à colonnes liquides oscillantes a montré qu’on pouvait ne perdre qu’une petite fraction de l’éclusée, il devient intéressant d’appeler l’attention sur la possibilité de réaliser, d’une autre manière, une idée théorique oubliée depuis longtemps ou regardée comme une récréation mathématique. Il est évident que, dans bien des circonstances, un grand bateau chargé remontant vide ensuite aura en définitive fait entrer dans le bief supérieur une quantité d’eau beaucoup plus grande que celle qui est nécessaire pour faire fonctionner une écluse à colonnes liquides oscillantes. » Si, par exemple, on avait à exploiter des carrières au point le plus élevé d’un canal, sans être obligé de faire remonter des chargements aussi lourds, il suffirait de pouvoir remplir ce canal une première fois pour faire fonctionner les écluses. On calculerait, d’après les pertes d’eau résultant des défauts des portes ou de l’appareil, des filtrations et de l’évaporation, quel serait le poids des chargements qu’on pourrait faire remonter, le moteur résultant de la descente des matériaux extraits des carrières précitées. Il paraît même, d’après les renseignements que j’ai pu me procurer, que dans certaines circonstances, si les bateaux remontaient toujours vides, et si la navigation était assez active, il ne serait pas impossible de considérer un canal comme une véritable machine à élever de l’eau pour les irrigations, de sorte qu’il en résulterait même un courant alternatif qui empêcherait l’eau de se corrompre. Si l’on peut, dans mon système, supprimer les ventelles des portes d’écluses, cela diminuera encore les pertes dont il fallait tenir compte. 88.•