( 667 ) riens que je viens de définir. Le circuit atlantique, favorisé par les conditions géographiques de la région qu’il parcourt, s’avançant d’ordinaire à des latitudes plus élevées que le circuit du Pacifique, la zone des calmes polaires n’est pas répartie symétriquement autour du pôle : elle est plus rapprochée des côtes arctiques de !,Amérique et de l’Asie que des nôtres, et les hivers de ces contrées sont plus rudes que les hivers d’Europe a latitude égale; mais si, accidentellement, le courant aérien du Pacifique augmente d’ampleur et de vitesse, et que celui de l’Atlantique s’affaiblisse, la zone polaire descend vers nous, et nos hivers deviennent rigoureux. La quantité de chaleur répandue sur notre hémisphère pouvant être considérée comme constante, les hivers américains et européens doivent être complémentaires. Ils dépendent du mouvement oscillatoire qu’éprouve la zone polaire sous l’influence de la prépondérance alternative des deux grands courants d’air qui s’appuient et s’infléchissent sur son contour. » Examinons, en particulier, le circuit atlantique, qui exerce sur le caractère de nos saisons une action si puissante, et sur lequel nous sommes d’ailleurs beaucoup mieux renseignés. Il circonscrit une région d’étendue variable ou régnent des pressions élevées, où le ciel est tantôt serein, tantôt brumeux, où les mouvements de l’air sont peu marqués et indécis, si ce n’est parfois sur son pourtour, où se manifestent des remous et des contre-courants. Cette zone centrale, qui joue dans l’océan aérien le rôle de la mer de Sargasse dans l’Atlantique, s’impose à !’attention de l’observateur lorsqu’il jette les yeux sur les cartes quotidiennes où Гоп trace les isobares. L’isobare de 765 peut être considérée comme dessinant le contour de la zone. Si le fleuve aérien qui !’entoure manque de largeur et charrie un faible volume d’air, elle occupe une grande surface : c’est ce qui arrive souvent dans la belle saison ; si le lit du fleuve est large et si la masse d’air en mouvement est considérable, elle se réduit à de minces proportions, à une sorte d’îlot cantonné le plus souvent autour du massif des Alpes. Cette zone plane au-dessus de l’Europe et se déplace lentement dans tous les sens avec le courant qui !’environne. En suivant attentivement et jour par jour le sens de son déplacement et les modifications qu’il subit dans sa forme et dans son étendue, il est possible de formuler, sur la nature du temps en un lieu donné, quelques prévisions heureuses. » C’est en m’appuyant sur ces conceptions hypothétiques que j’ai pu annoncer la sécheresse de 1870 et le grand hiver de 1870 à 1871. C’est par suite des mêmes considérations que le célèbre coup de froid des 9 et 10 décembre 1871 a été pour moi l’indice du retour du circuit atlantique aux 85..