( 66o ) en Alsace, à Eguisheim, en 1866. A Lahr comme à Eguisheim, ces ossements se sont trouvés, dans le lehm, associés à des ossements de grands mammifères d’espèce éteinte, de mammouth, de bison, de cerf, de cheval, etc. Les ossements humains de Lahr forment la moitié d'un squelette, moins la tete;ceux d’Eguisheim proviennent, au contraire, du crâne et consistent en un pariétal et un frontal quis’adaptent l’un à l’autre. Toutes ces pièces ont été recueillies en place, enclavées dans le lehm encore adhèrent à leur surface. Les fossiles de Lahr se sont présentés en saillie dans une tranchée, placés horizontalement, mais non dans la position d’un cadavre enterré en cet endroit. Les fragments du crâne humain d’Eguisheim et les ossements de mammifères d’espèce éteinte qui les accompagnent indiquent le même état de conservation. Sur les deux points, en Alsace et dans le pays de Bade, on a recueilli avec les fossiles humains les coquilles fossiles caractéristiques du Lehm : Hélix hispida, Pupa muscarum; Succinea oblonga, etc. Provenant d’un terrain non remanié, du lehm, lesossements de Lahr et d’Eguisheim ont été enfouis lors du dépôt de ce lehm et lui sont évidemment contemporains. » On le sait, la formation du lehm s’étend sur toute la plaine du Rhin, depuis Bâle jusqu’à Mayence, avec des caractères identiques. G’est un dépôt de limon composé d’un mélange intime de sable fin, d’argile et de carbonate de chaux, chargé par places de particules fines de mica, le tout parfaitement homogène, sans aucun indice de stratification. Avec une puissance variable, cette formation atteint sur certains points une épaisseur de 60 mètres et même plus, tandis que sur d’autres elle manque complètement et laisse paraître à la surface le sable et le gravier des alluviôns anciennes, qui constituent le sol aride des forêts de Haguenau et de la Hardh. Le lehm provient, en majeure partie, de boue glaciaire consolidée, déposée par le Rhin dans la plaine au-dessous de Bâle, à l’époque où le grand glacier qui alimentait le fleuve a déposé les blocs erratiques de l’Alpe du Wurtem-berg, sur les bords du lac de Constance. Du côté de la Forêt-Noire, comme le long de la chaîné des Vosges, le dépôt pénètre à l’intérieur des vallées et constitue de petites collines à pentedouce, au pied des montagnes, montrant partout de nombreuses traces de dénudations et ne dépassant nulle part la limite inférieure des moraines frontales les plus avancées. » De même que le lehm de la plaine, les moraines frontales des vallées sont superposées immédiatement au même dépôt de comblement, de cailloux roulés et de sable de formation plus ancienne. Ce dépôt inférieur de gravier se compose de galets d’origine alpine, recouverts, le long des