( 653 ) d’une épaisse futaie et, par cela même, peu exposés à l’ardeur du soleil et à 1 évaporation. On sait, d’une autre part, que certaines plantes, privées du contact du sol, se contentent, pour vivre et s’accroître, des éléments qu elles puisent dans 1 atmosphère. Ne pourrait-il pas en être ainsi pour la végétation des arbres dont nous nous occupons? Mais alors on devrait trouver une grande différence entre la composition élémentaire des couches ligneuses, formées avec le concours des fluides puisés dans le sol, et celle des tissus constitués en dehors de ce concours. Pour m’assurer de ce fait, j ai preleve deux échantillons de bois, l’un sur la partie décortiquée de notre marronnier, l’autre au-dessus de ce point; ce dernier échantillon a été détaché de façon à enlever seulement les vingt couches ligneuses extérieures correspondant à la période à partir de laquelle la base de’ l’arbre a été décortiquée. » M. Boussingault a bien voulu faire faire l’analyse de ces deux échantillons dans son laboratoire du Conservatoire des Arts et Métiers. En voici le résultat: Cendres p. ioo. 0,916 0,483 № 1. Partie décortiquée.. .. № 2. Partie non décortiquée, » Il résulte donc de cette analyse que les tissus ligneux formés au-dessus de la partie décortiquée contiennent moitié moins de matières minérales que ceux développés avant la décortication. Comment ces matières provenant évidemment de la terre, sont-elles arrivées dans ces tissus, qui semblent isolés du sol? » Cette question pourrait être résolue de la manière suivante : » Les fluides contenus dans les tissus formés au-dessus du point décortiqué ont pénétré par endosmose les anciens tissus avec lesquels ils sont en contact. Là, ils ont dissous partiellement les matières minérales constituant ces tissus, puis, toujours par endosmose, ils sont passés dans les jeunes couches ligneuses en formation, en servant ainsi à les constituer : d’où il suit que, pour ces arbres, ce seraient les tissus des années précédentes qui s’appauvriraient de leurs matières minérales au profit des couches qui les recouvrent annuellement; mais alors les tissus anciens doivent être moins riches en matières minérales que ceux formés en dernier lieu C’est ce dont j’ai voulu m’assurer en procédant ainsi : » Sur ! échantillon n° 2, composé des couches ligneuses formées au-dessus du point décortiqué, j’ai séparé les couches sous-jacentes à l’écorce de celles développées pendant les premières années qui ont suivi la décor-