( 647 ) de ne jamais laisser dans notre eau la moindre trace de gaz, certitude qu’il est difficile d’obtenir lorsqu’on emploie simplement l’ébullition de l’eau sous la pression ordinaire. Une nombreuse série d’expériencës nous a montré qué dans ce milieu toujours identique le phénomène garde la variabilité indiquée par Humboldtet Provençal. Donc il faut chercher dans l’animal lui-même la condition qui fait que certains poissons, placés dans l’eau vide dé gaz; résistent à l’asphyxie plusieurs heures, tandis que chez d’autres l’arrêt des mouvements respiratoires survient dès les premières minutes. » Nous avons alors répété notre expérience avec le même poisson, soit de suite, soit eh laissant s’écouler plusieurs heures entre deux expériences, etnous avons reconnu que l’arrêt des mouvements respiratoires chez le poisson asphyxié une première fois survient toujours dès les premières minutes qui suivent sa réintroduction.dans l’eau privée de gaz. » Les différences signalées par Humboldt et Provençal paraissent donc s’expliquer par une provision plus ou moins grande d’oxygène qui se trouverait épuisée au moment de l’asphyxie dans la première expérience et qui. ne se renouvellerait ensuite qu’avec une certaine lenteur. » Quand on a placé un poisson dans l’eau privée de gaz et qu’on a attendu l’arrêt complet des mouvements respiratoires, si l'on vient à introduire rapidement une bulle d’oxygène ou un centimètre cube d’eau aérée, on voit les mouvements respiratoires se rétablir au bout d’une minute ou deux. Il suffit donc d’une trace d’oxygène pour entretenir les mouvements respiratoires chez le poisson, et ce fait est important à considérer pour réussir dans ces expériences. » Partant de ces premières expériences, nous avons été conduits à rechercher lè lieu d’origine de !’excitation qui détermine les mouvements respiratoires chez le poisson. » Quand le poisson asphyxié est replacé dans l’eau ordinaire, il s’écoule toujours une ou deux minutes avant la reprise des mouvements respiratoires. » Si un poisson asphyxié est placé dans l’eau ordinaire, le museau maintenu hors de l’eau, les mouvements respiratoires ne reprennent pas, mais ils reprennent aussitôt que l’extrémité du museau est mise en contact avec le liquide. U faut donc, pour que ces mouvements s’établissent, qu’il y ait une excitation périphérique produite par l’eau dans une région localisée auprès de l’orifice de la bouche. Cette excitation, produite par l’eau, persiste dans l’.eau privée de gaz; mais c’est alors l’oxygène qui finit par manquer. L’immersion du corps du poisson dans l’eau oxygénée rend de l’oxy-