(624) vivement attirée par une modification de coloration qui se manifestait chaque fois qu’on électrisait le bout périphérique du nerf lingual. Quelques instants (une à trois secondes) après le début de l’électrisation, la membrane muqueuse de la moitié correspondante de la langue, sur les deux faces de l’organe, commençait à se congestionner, à rougir, et la fluxion sanguine ainsi produite devenait très-prononcée au bout de quelques secondes, puis disparaissait en grande partie lorsqu'on cessait d’êxciter le nerf. » En étudiant avec plus de soin les effets de la section du nerf lingual et ceux de l’électrisation de sa partie périphérique, on voit que la section du nerf produit un faible degré de rougeur congestive de la moitié correspondante de la langue, rougeur qui est permanente. L’électrisation du bout périphérique du nerf détermine une augmentation considérable de cette rougeur. Si l’on examine la face inférieure de la langue, on reconnaît que cette rougeur ne s’étend pas au plancher buccal, tandis qu’elle occupe toute la moitié correspondante de cette face de la langue et la moitié du frein du même côté. On constate que les petits vaisseaux superficiels de cette face inférieure de la langue se dilatent; la veine ranine se gonfle très-visiblement, et le sang aperçu par transparence dans les veinules devient un peu plus rouge qu’auparavant. Il est facile de s’assurer, en ouvrant une de ces veinules ou la veine ranine elle-même, que l’écoulement de sang augmente presque aussitôt qu’on électrise le nerf lingual, pour diminuer lorsqu’on cesse l’électrisation. Enfin on peut aisément constater aussi que la congestion produite par Télectrisation s’accompagne d’une élévation notable de la température. On le reconnaît en touchant comparativement les deux moitiés de la langue; mais on peut mieux s’en convaincre encore en entourant le réservoir d’un thermomètre avec la moitié de la langue, du côté du nerf coupé : on voit, quelques moments après le début de Télectrisation du bout périphérique du nerf, le mercure monter de i, de 2 ou de 3 degrés en quelques instants, et redescendre lorsqu’on cesse d’électriser le nerf. » Tous ces phénomènes se manifestent chez l’animal curarisé comme chez l’animal non empoisonné. Sur les chiens faiblement curarisés et soumis à la respiration artificielle, les observations sont plus faciles à faire qué lorsque les animaux ont conservé toute l’énergie de leurs mouvements volontaires. L’action du nerf lingual sur les vaisseaux de la langue appartient-elle »