( 6oo ) drogène par le canal du tourbillon lui-même, en vertu d’un excès de pression de bas en haut. Faut-il rappeler que je n’ai pas dit un mot de cela, et ne devrait-il pas suffire que je lui aie signalé une fois cette méprise (!) à laquelle rien dans mes expressions n’a pu donner lieu? » Cet hydrogène en remontant, soit en bulles, soit en Blets, d’une profondeur double ou triple du rayon de la Terre (elle est peut-être encore plus grande), sous l’action de la puissante gravité solaire, atteint bientôt et franchit la photosphère dans les régions qui entourent le cyclone, c’est-à-dire dans les facules dont les taches sont accompagnées; il pénètre, entraînant avec lui les vapeurs métalliques des couches profondes, dans la chromosphère, avec une vitesse qui s’accélère encore (en vertu de son excès de température) et finit par jaillir au-dessus de la couche rosée en langues de feu, en flammes ou en protubérances. » Voilà ce que j’ai appelé la circulation souterraine de l’hydrogène solaire, mot qui peint si clairement ma pensée. La des Comptes rendus du 17 février a dû montrer d’ailleurs au savant observateur de Palerme comment il faut l’entendre. C’est bien une véritable circulation dans un parcours fermé sur la branche descendante duquel le cyclone fonctionne à peu près comme le cœur dans la nôtre (mais seulement par aspiration), tandis que, sur la branche ascendante, en dehors du cœur, c’est en dehors du cyclone que je veux dire, la force motrice est tout bonnement la gravité. » Rien de plus marqué, de plus curieux, de plus grandiose même que les effets visibles de cette circulation de l’hydrogène sous l’action purement mécanique d’un cyclone (a). Là est la source de tous les phénomènes spectraux qu’on observe journellement sur le Soleil. Naturellement l’œil ne voit pas cet hydrogène supérieur s’engager dans le cyclone, mais le spec-troscope l’y suit parfaitement; puis, quand il est revenu des couches profondes où le cyclone l’a entraîné, on le démêle encore dans la photosphère ou plutôt dans les facules qu’il y fait naître, puis dans la chromosphère avec les vapeurs qu’il y injecte, enfin nous le voyons jaillir au-dessus de la chromosphère dans une région presque vide où il redevient presque pur pour retomber enfin lentement, tantôt en masses profondes, tantôt en filaments déliés, dans le réservoir commun. (1) Comptes rendus, séance du io février, p. 3o4• (2) Il ne faut pas oublier que l’activité tourbillonnaire du Soleil ne se manifeste pas seulement par les grandes taches, mais aussi par une multitude de petits cyclones presque invisibles pour nous, et qui constituent les pores.