(539) Le petit nombre des espèces de l’Italie (!) et de la partie orientale du bassin méditerranéen (5) est un fait: important à noter. Sur les 143a espèces que j’ai mentionnées dans la province de Constantine, de Philippeville à Bis-kra (*), le nombre des espèces italiennes était de 3^ et celui des espèces de la partie orientale du bassin méditerranéen de 25. Le nombre des espèces orientales (2) et celui des espèces de l’Orient désertique (1) ainsi que celui des espèces communes à l’Algérie et à l’Orient (72) seraient certainement plus considérables si la région des Hauts-Plateaux du Maroc était moins imparfaitement explorée et si la région saharienne n’était encore complètement inconnue (**). » La présence, aux environs de Mogador, d’un certain nombre de plantes se retrouvant aux Canaries et à Madère, ou se rapprochant des types canariens, démontre d’une manière évidente qu’il existe des affinités entre la flore de la partie méridionale de la côte atlantique du Maroc et celle des îles Canaries, et il est plus que probable que le nombre des espèces communes au continent et a ces îles serait plus grand, si le pays au sud de Mogador, et surtout d’Aguadir, eût été exploré par les botanistes. La végétation des Canaries ne constituerait donc pas un type aussi à part que l’on pouvait le croire avant les explorations récentes; en effet, la flore Canarienne se relie assez à celle du continent pour qu’elle ne puisse être considérée comme représentant soit les vestiges d’un continent actuellement réduit au groupe des îles Canaries, soit une flore appartenant à une autre époque géologique que celle du continent lui-même. » En résumé : î° Le Maroc offre d’étroites affinités avec la flore de l’Europe et celle du bassin méditerranéen, particulièrement avec les contrées de la partie occidentale de ce bassin, et spécialement le midi du Portugal et le sud-ouest de l’Espagne. 20 Les affinités sont encore plus grandes avec l’Algérie, comme pouvait le faire pressentir la position géographique des deux pays. 3° La rareté, au Maroc, des espèces propres à l’Italie et aux contrées de la partie orientale du bassin méditerranéen, est une preuve que, dans ce pays comme en Algérie, les affinités se produisent dans la région ( * ) E. Gosson , Rapport sur un voyage botanique en Algérie, de Philippeville h Eiskra [Annales des Sciences naturelles, [y sévie, t. IV). ( **) Postérieurement à la rédaction de cette Note, j’ai reçu par l’intermédiaire de M. Beau-mier, Consul de France à Mogador, une intéressante collection de plantes recueillies, par un indigène, à Akka, situé au sud de la grande chaîne méridionale de l’Atlas, en pleine région saharienne.