( 5аз ) raison en est très-simple : ce gaz, s’élevant au-dessus de la couche plus dense de la chromosphère, ne laisse plus au-dessus de lui une couche capable d’en renverser les raies; s’il est assez incandescent, il brille d’une lumière directe; il ne doit donc pas produire une tache, mais bien plutôt une facule; et en effet ces protubérances sont plus vives là où il y a des facules. Nous voyons en effet souvent, vers 45 degrés de latitude héliographique, des protubérances immenses, et cependant on n’y distingue aucune tache, mais plutôt des facules : ainsi s’explique comment des éruptions peuvent avoir lieu sans que les taches apparaissent. » Arrivons aux éruptions contenant des métaux. Celles-ci peuvent produire soit la tache, soit la facule. Elles produiront la facule lorsqu’elles se soulèveront au-dessus de la couche absorbante de vapeurs qui produit les raies noires de Fraunhofer, car alors les jets peuvent briller d’une lumière directe; cest ce que l’on constate facilement au bord; mais on l’a observé plusieurs fois aussi même sur le disque, dans les taches et surtout sur les ponts, pour les métaux plus légers, sodium et magnésium. Plus habituellement l’éruption métallique produira la tache, et cela pourra arriver de deux manières : d’abord dans le cas de grandes éruptions et de jets très-élevés, dans lesquels la matière soulevée se refroidit, et, en retombant, forme une couche absorbante qui, s’interposant entre l’observateur et la photosphère, doit produire les effets d’absorption que nous avons indiqués ci-dessus. Cette masse flotte, totalement ou partiellement ensevelie dans la photosphère, et produit l’effet d’une cavité. Comme les jets sont ordinairement obliques, la matière retombe souvent à deux ou trois degrés héliographiques de distance; on conçoit donc facilement comment la masse qui produit la tache ne revient pas sur le trou d’éruption. De plus (et cela est remarquable) ces jets sont rarement isolés ; ils sont accouplés, souvent de directions convergentes, comme des fontaines qui se déverseraient dans un même bassin [voir mes nombreux dessins publiés), et alors on comprend comment, au centre de la région occupée par ces orifices, il doit se produire une masse dense et absorbante, environnée d’éruptions. Il n’est pas facile d’expliquer cette multiplicité des jets, d’ailleurs très-fréquente, mais c’est là un fait donné par l’observation, il faut donc bien !’accepter tel quel, Un magnifique exemple s’est présenté le 7 février dernier : un grand nombre de jets s’élancaient tout autour d’un centre, vers lequel ils convergeaient; le jour suivant, il apparut une tache ayant plusieurs noyaux. (Les dessins serônt publiés dans les Mémoires de la Société spectroscopique.) Ces masses