( 493 ) de ces faits. C’est ce que je vais essayer d’établir par l’observation directe des phénomènes, en introduisant dans leur interprétation les notions nouvelles qui résultent de mes recherches antérieures sur la structure des nerfs à l’état physiologique. » Je dois dire tout d’abord que les tubes nerveux des mammifères, sur lesquels ont seulement porté mes expériences en ce qui regarde la régénération des nerfs, ne possèdent qu’une seule membrane enveloppante qui est la membrane de Schwann. On peut s’en convaincre sur des tubes׳ * nerveux préparés à l aide de l’acide osmique. Sur ceux-ci la membrane de Schwann participe à la formation de l’étranglement annulaire et au niveau de ce dernier; s’il y avait une double membrane, comme chez les raies et les torpilles, on la verrait distinctement. » J’ai expérimenté sur le lapin et j’ai choisi chez cet animal des nerfs à faisceaux volumineux, le sciatique et le pneumo-gastrique, afin de pouvoir fendre la gaine lamelleuse d’un gros faisceau et obtenir une dissociation facile. C’est là un point très-important, si l’on veut avoir des préparations démonstratives. » Les pneumo-gastriques m’ont donné les meilleurs résultats, parce que la section d’un seul de ces nerfs n’amène pas d’accidents sérieux et que les animaux survivent à l’opération. A Paris, il n’en est pas de même pour le sciatique, dont la section détermine des ulcères de la patte et par suite l’infection et la mort de l’animal, avant la fin de l’expérience. C’est du soixantième au quatre-vingt-dixième jour après la section d’un nerf que l’on peut le plus convenablement étudier les phénomènes de la régénération : tout au moins c’est dans cette période que j'ai obtenu les faits les plus démonstratifs. Voici les résultats des expériences que j’ai faites dans le laboratoire de Médecine et d’Histologie du Collège de France. » Le bout central présentait un moignon à son extrémité. Le bout périphérique portait au niveau de la section un bourgeon semblable, mais plus petit. Entre ces deux bourgeons, dont la distance a varié de quatre millimètres à deux centimètres, dans les diverses expériences, il existait un filament cicatriciel rectiligne qui à ses deux extrémités se confondait avec les bourgeons. Après avoir disséqué avec soin ces différentes parties, j’enlevai le nerf et je le plaçai dans une solution d’acide osmique à Après une macération de vingt-quatre heures dans ce réactif, le bout supérieur du nerf était coloré en noir ; le bout inférieur était aussi coloré, mais il était généralement moins foncé ; le filament cicatriciel était gris clair. C, K,, 1873, i*r Semestre, (T. LXXVI, îi0 8.) 63