C 444.) » En fixant l’animal comme il est dit en ma 7e Note (Comptes rendus, t. LXXV, p. 543), j’ai pu tirer du sang artériel et en extraire les gaz. J’ai vu ainsi que les accidents convulsifs débutent lorsque ce sang, qui contient d’ordinaire 18 à 20 centimètres cubes d’oxygène par 100 centimètres cubes de liquide arrive, grâce à la pression, à en contenir de 28 à 3o centimètres cubes ; la mort survient vers 35 centimètres cubes. Il y a, du reste, sous ce rapport, quelques différences quand on passe d’un animal à un autre. » Mais il n’en est pas moins vrai que la dose toxique, mortelle, de l’oxygène dans le sang, est moins de deux fois plus considérable que la dose normale. Or il n’est pas de poison dont nous pourrions avoir impunément dans le sang la moitié de la dose mortelle. Il est donc vrai de dire, si étrange que paraisse cette assertion, que l’oxygène est un poison plus redoutable qu’aucun autre connu. » Phénomènes de /’empoisonnement. — Ils sont, lorsqu’on les observe chez un chien, des plus curieux et des plus effrayants. » Prenons pour exemple un animal chez qui la proportion d’oxygène aura, pour 100 centimètres cubes de sang artériel, atteint 3s centimètres cubes. Lorsqu’on le retire de l’appareil, il est généralement en pleine convulsion tonique ; les quatre pattes sont roidies, le tronc est recourbé en arrière ou un peu sur le côté, les yeux sont saillants, la pupille dilatée, les mâchoires serrées. Bientôt survient une sorte de relâchement auquel succède une nouvelle crise de roideurs avec convulsions elowniques, ressemblant à la fois à une crise strychnique et a une attaque de tétanos. Ces crises, pendant les intervalles desquelles le chien ne se relâche pas complètement, mais reste en opisthotonos, suspendent la respiration, le cœur continuant toujours à battre, quoique souvent avec une étonnante lenteur ; la pression artérielle s’abaisse considérablement. La sensibilité reste conservée, et il semble même qu’on puisse, en la mettant enjeu, exciter de nouvelles convulsions. Dans les cas moyens, ces périodes convulsives, qui apparaissaient d’abord toutes les cinq ou six minutes, deviennent plus rares, puis moins violentes; la roideur diminue dans les intervalles, et finalement tout disparaît au bout de cinq, dix, ou même, comme je l’ai vu une fois, au bout de vingt heures. » Dans les cas plus légers, au lieu d’attaques tellement violentes qu’on peut soulevèr l’animal par une seule patte, roide comme un morceau de bois, on observe des mouvements désordonnés, des convulsions locales, des phénomènes, en un mot, qui ressemblent beaucoup à ceux de l’acide phénique. On voit parfois alors des actes qui semblent indiquer un cer-