( 443 ) PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur l’influence que les changements dans la pression barométrique exercent sur les phénomènes de la 8e Note de M. P. Sert, présentée par M. Claude Bernard. « Le fait le plus singulier peut-être que j’aie jusqu’ici rencontré dans les recherches dont j’ai à plusieurs reprises déjà entretenu l’Académie, c’est l’action toxique si redoutable qu’exerce l’oxygène de l’air suffisamment comprimé (Comptesrendus, t. LXXIV, p. 617; t. LXXY, p. 29). » Chez les moineaux, cette action se manifeste par des convulsions assez fortes lorsque la pression extérieure de l’oxygène peut être représentée par 35o(la pression de l’oxygène pur à 1 atmosphère étant représentée par 100) ; ce qui peut s’obtenir soit en employant de l’oxygène pur à 3 | atmosphères (100 X 3,5 = 35o), soit en employant l’air ordinaire à environ 17 atmosphères (17 x 20,9 = 355). Ces convulsions sont extrêmement énergiques et rapidement mortelles quand la pression de l’oxygène atteint 45o, c’est-à-dire lorsqu’elle correspond à 22 atmosphères d’air. » Elles surviennent alors au bout de 4 à 5 minutes ; l’oiseau secoue la tête et les pattes comme s’il marchait sur des charbons ardents ; bientôt il entr’ouvre les ailes, les agite vivement, et, tombant sur le dos, il tourne rapidement dans le récipient, battant avec violence l’air de ses ailes, les pattes contractées sous le ventre. Ces phénomènes durent quelques minutes, puis se calment, pour reparaître par crises de plus en plus fréquentes et de moins en moins fortes jusqu’à la mort ou la guérison; aux très-hautes pressions, la mort survient dès la première crise. » Ces accidents remarquables continuent à se manifester après que l’oiseau, soustrait à l’influence de l’oxygène, a été ramené à l’air libre sous la pression normale : ils peuvent même alors se terminer par la mort. » Le fait principal étant constaté, il rèste à chercher dans le sangla dose toxique de l’oxygène, et à déterminer avec soin les phénomènes et le mécanisme de l’empoisonnement. » Dose toxique. — Un certain nombre d’expériences faites sur les chiens m’ont permis de fixer à 35o environ la pression extérieure de l’oxygène, sous laquelle surviennent les convulsions ; la mort arrive vers la pression de 5oo. Comme je ne possédais pas une quantité d’oxygène suffisante pour charger à 5 ou 6 atmosphères mon appareil, qui contient près de 4oo litres, je plaçais une canule dans la trachée du chien en expérience, je mettais cette canule en communication avec un sac de caoutchouc plein d’oxygène, et j’exerçais la pression sur l’animal et le sac à la fois.