( 4^0 ) HISTOIRE DES SCIENCES. —־ Note sur deux dodécaèdres antiques du Musée du Louvre; par M. L. Hugo. (Extrait.) (Commissaires : MM. Bertrand, Roulin,auxquels !’Académie des Inscriptions sera priée d’adjoindre deux de ses membres.) « Je demande à F Académie'la permission de lui signaler l’existence, dans la salle des Bronzes antiques du Louvre, de deux dodécaèdres réguliers, présentant à leurs vingt sommets autant de pieds sphériques, Ces pièces sont entrées dans la collection en 1825, comme faisant partie du cabinet Durand (n0S4‘^7D et 4^71 2)^ mais je n’ai pu encore parvenir à consulter le catalogue primitif qui en indiquerait peut-être l’origine et la destination présumée. » La théorie géométrique des cinq corps réguliers a joué un grand rôle dans l’école pythagoricienne et platonicienne, comme on le sait parle Timée de Platon (1); mais ici chacun des deux objets en question, d’après les mesures que j’en ai prises, me paraît avoir eu une destination technique, et non pas décorative ou symbolique; en effet les ouvertures circulaires des dix faces du pourtour sont de trois ou peut-être quatre diamètres différents, dont la succession se retrouve presque dans le même ordre dans nos deux objets, comme on le voit en étudiant le dessin ci-joint que j’ai l’honneur d’adresser à l’Académie. w Ces dodécaèdres de bronze étaient sans doute traversés par une hampe dont les entrées occupent les deux faces restantes, et il est difficile de ne pas y voir des objets métrologiques, des calibres (2) peut-être pour le jaugeage, peut-être monétaires, pour apprécier la dimension des flans. » Au premier coup d’œil jeté sur ces bronzes, on peut juger qu’ils sont de deux modules un peu différents, ayant respectivement 80 et 70 millimètres de hauteur totale. Les plus grandes ouvertures ont millimètres et 28m,5 de diamètre; les plus petites, nmm,5 et 10 millimètres. » Si deux pièces de cette catégorie existent au Musée du Louvre (je me (1) Voir Tu. H. Martin de Rennes, Etudes sur le Timée, ainsi que le treizième livre de ,Encyclopédie euclidienne. (2) Ce mot de calibre wons reporte involontairement à l’usage et h l’invention des armes à feu, et, comme en matière de bronzes il y a souvent des réserves à faire, on peut se demander s’ils ne seraient pas des ustensiles du xve et du xvie siècle, ou peut-être des objets produits par la civilisation si habile et si ingénieuse de l’extrême Orient; d'autre part, se-raient-ce des objets ayant servi soit au jeu, soit à la divination?