( 4o5 ) vagues, en vertu des marées très-peu sensibles de la Méditerranée, cette disposition permet de faire encore écouler l’eau des marais plus bas que le niveau moyen dont il s’agit, parce que l’on profite de la baisse alternative des vagues pour faire ouvrir les espèces de clapets de retenue précités, qui permettent à l’eau des marais d’entrer alternativement dans la mer. » Lorsque M. de Saint-Venant me fit connaître cette application heureuse du mouvement oscillatoire, je m’empressai d’écrire à M. Moro pour l’inviter à prendre connaissance d’une Note que j’avais publiée, beaucoup d’années auparavant, dans le journal Y Institut et dans le Bulletin de la Société Philomathique de Paris, p. 27 (voir l’extrait du procès-verbal de la séance de cette Société, du 17 mai i85i). Dans cette Note, intitulée :Appareil à faite des épuisements au moyen des vagues de la mer9 je montrais qu’on pouvait faire des épuisements à une profondeur beaucoup plus grande, en faisant baisser l’eau alternativement dans un tube recourbé en forme de L, en vertu du mouvement alternatif des vagues, une soupape permettant à l’eau d’un marais d’entrer dans ce tube sans rentrer dans ce marais. M, Moro s’empressa de reconnaître ma priorité pour ce principe, et je tiens même à le remercier publiquement de la délicatesse avec laquelle non-seulement il Га reconnue dans le Giornale delle Arti e delle Industrie de Florence, du 23 décembre 1869, p. 802, mais de celle avec laquelle il a demandé lui-même à M. de Cuyper de publier la traduction du passage qui me concerne dans la Revue universelle des Mines, etc., de Belgique (1). (1) Je vais donner la traduction d’un extrait de ce passage, trop flatteur pour être reproduit en entier. Je remarquerai d’ailleurs, conformément à ce que j’ai dit ci-dessus, que c’est à la Société Philomathique de Paris que j’ai communiqué la Note précitée. C’était un autre principe, plus intéressant au point de vue de la Science, que j’avais présenté longtemps auparavant à l’Académie, en 1841 (voir les Comptes rendus, t. XIII, p. 83o), pour faire des épuisements au moyen des oscillations résultant des vagues de la mer, sans qu’une soupape de retenue fût absolument indispensable. J’ai publié sur ce sujet, dans le Journal de Mathématiques de M. Liouville, en i843, première série, t. VIII, p. 23 et suivantes, un Mémoire intitulé Nouveau système de fontaines intermittentes sous-marines; théorie et modèle fonctionnant, suivi d'une Note de M. Combes. Il s’agissait surtout, comme on le voit d’après ce titre, d’une recherche relative à l’explication de certains phénomènes qui intéressent les géologues. J’avais donc tenu à montrer que l’appareil pouvait marcher sans pièce mobile. M. Combes voulut bien ajouter quelques développements théoriques à mon .travail. On sait que mes recherches sur !’explication des fontaines naturelles intéressaient M. Arago. Il était d’ailleurs évident que, si l’on voulait appliquer sérieusement ces recherches aux épuisements des marais maritimes, il faudrait, au moyen de clapets de retenue, empêcher l’eau épuisée de retourner dans le marais quand Je C* R., 1873, 1« Semestre. (T. LXXVI, № 7.) 52