( 382 ) tiquité qu’on leur avait assignée et que leur attribuent encore quelques vulgarisateurs ignorants ; mais entre J’explication combattue par le grand naturaliste, qui faisait des roches ossifères du port du Moule les « débris ¿,un monde disparu », et l’hypothèse qui, les rajeunissant outre mesure, donnait aux squelettes envoyés en Europe par Cochrane et Donzelot une date toute récente, il s’était produit des opinions intermediaires parmi lesquelles, à défaut de renseignements précis, Cuvier n’a pas cru devoir choisir. C’est l’une de ces dernières, celle d’Ernouf, acceptée par Zimmermann et quelques autres écrivains, que vient appuyer la petite découverte que je mets sous les yeux de l’Académie. » Le Muséum d’Histoire naturelle de Paris possède deux anthropolithes de la Guadeloupe. » Le premier seul a été étudié par Cuvier, et la figure et la description qu’il en a données ont été souvent reproduites. Un second bloc envoyé par Donzelot, en tout semblable au précédent, mais dont le squelette est beaucoup plus mal conservé, ne paraissait devoir rien ajouter aux renseignements fournis par son devancier. U ne fut pas dégrossi, mais, expose a cote de celui qui renfermait le premier squelette, il servit a montrer aux visitent s l’état naturel des bancs ossifères dits Maçonne-Bon-Dieu, C’est dans ce second bloc, dont une large fente, lentement agrandie, a fini par détacher un assez gros fragment, que j’ai trouvé le bijou caraïbe qui accompagne cette Note. La fissure qui dissociait, ainsi que je l’ai dit, le squelette du Port-du-Moule dessinait ses sinuosités au-dessus des fragments osseux qui représentaient lé thorax du sujet ; et, lorsque la partie supérieure s’est détachée, elle a montré, dans son épaisseur, la moitié droite d’un maxillaire inferieur, dont la dentition sè rapportait à celle d’un enfant de huit ans environ. Cette indication s’accordait avec celles que fournissaient déjà les diaphyses des membres saillantes à la surface de la roche, humérus, fémur, tibia, etc. Sous cette mandibule et un peu au-dessus de débris osseux qu’il était aisé de reconnaître pour quelques bouts de côtes supérieures et la portion moyenne d’un humérus, apparaissaient deux petites taches verdâtres et, au milieu de l’une d’elles, un petit cercle blanc. Je dégageai avec précaution la pierre verte, qui se détachait sur le fond grisâtre de la roche et, après quelques minutes de travail, je pus tirer de la gangue une amulette en jade, de 20 millimètres de longueur sur 17 de largeur et 9 d’épaisseür, reproduisant grossièrement la forme d’un batracien. Le tete et les membres anterieurs sont séparés du reste du corps par une rainure transversale•, chacune des saillies qui représentent les pattes de devant est adroitement percée