( 348 ) sont pas trempées/ ou qui ne le sont que fort peu. Par conséquent, en considérant les molécules de verre qui se trouvent sur une section plane et transversale dans la larme, les molécules excentriques appartenant à des couches plus dilatées seront plus déplacées que celles situées plus près du centre, qui le seront de moins en moins en s'éloignant de la surface, de sorte qu’après la rupture cette section plane aura l'apparence d'une surface conique, formée de petites aiguilles de verre provenant du retrait qui a lieu dans toutes les directions ; et le sens des sommets de ces espèces de cônes indiquera le sens dans lequel aura eu lieu le déplacement des molécules de verre. » Si la larme est brisée par la queue, le retrait aura lieu vers le gros bout et tous les sommets des cônes seront dirigés vers la queue. Si l’explosion a lieu en sciant la larme par le gros bout, les sommets des cônes seront dirigés vers le gros bout. )> C'est, en effet, ce qui arrive et ce que j’ai pu vérifier en opérant de la manière suivante : j'encastre des larmes bataviques dans du plâtre, en recouvrant seulement un peu plus de la moitié de leur épaisseur. Je laisse dépasser la queue, que je plonge dans l'acide fluorhydrique. Au moment où le col est attaqué, la larme se désagrégé avec ou sans explosion, et les fragments constituent, par leur groupement, une série d’assemblages coniques, emboîtés les uns dans les autres et ayant leurs sommets tournés du côté de la queue. En sciant la larme par le gros bout, les sommets sont dirigés en sens inverse ; et si la larme est sciée par le milieu, on observe les deux dispositions inverses de chaque côté du trait de scie. En opérant au moment où le plâtre est frais, or! peut en détacher facilement les fragments de larme et constater tous les résultats que je viens d’énoncer. » Ces faits démontrent bien que, dans la larme, le verre ne se trouve pas dans un état particulier, autre que celui qui provient de la dilatation inégale résultant de la différence de trempe. » Des phénomènes analogues à ceux que présentent les larmes bataviques sont offerts par les grosses baguettes de verre qui se trempént naturellement en se refroidissant à l'air au moment de leur fabrication. En chauffant par une de leurs extrémités ces baguettes, qui présentent toujours une certaine courbure, il arrive quelquefois qu’elles se brisent dans toute leur longueur, en présentant la cassure conique en aiguilles. Je dois un bel échantillon de ce genre à l’obligeance de M. Friedel. Les tubes que l'on obtient en laissant couler dans l'eau des fils de verre plus ou moins épais possèdent aussi à un haut degré les propriétés explosives des larmes bata-viqùes. Ils s'obtiennent presque toujours sous la forme de tire-bouchons,